Zone UEMOA : « 13,2 % des hommes accèdent à l’enseignement supérieur contre 7,1 % des femmes »
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L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui regroupe les huit pays partageant le franc CFA en Afrique de l’Ouest, fait face à de sérieux défis en matière d’éducation, affichant certains des indicateurs de performance les plus faibles du continent.
Selon le rapport Livret Genre de l’Union, publié récemment et basé sur les Enquêtes harmonisées sur les conditions de vie des ménages (EHCVM) de 2021-2022, à peine 3 % de la population âgée de 15 ans et plus atteint un niveau d’études supérieures, avec une disparité marquée entre les sexes : 6 % des hommes contre seulement 3 % des femmes.
Dans le détail, le Niger et le Burkina Faso affichent les taux les plus bas, avec seulement 2 % et 3 % des hommes ayant suivi des études supérieures, contre 1 % et 2 % pour les femmes. À l’inverse, le Togo et la Côte d’Ivoire se distinguent avec des taux plus élevés : 11 % et 9 % des hommes, et 4 % et 5 % des femmes ont atteint le niveau postsecondaire. En milieu urbain, 13,2 % des hommes accèdent à l’enseignement supérieur contre 7,1 % des femmes, mettant en évidence des écarts persistants selon le genre et le lieu de résidence.
Le problème trouve son origine dans un taux d’analphabétisme alarmant : 63,2 % des femmes et 48,8 % des hommes âgés de 15 ans et plus n’ont aucun niveau d’instruction et ne maîtrisent ni la lecture ni l’écriture dans une langue quelconque.
Cette situation s’explique par une combinaison de facteurs structurels et conjoncturels. Le manque de financement entrave la construction d’écoles et la formation des enseignants, tandis que la forte croissance démographique exerce une pression croissante sur les infrastructures existantes. La qualité de l’enseignement est également affectée par un déficit d’enseignants qualifiés et des conditions de travail précaires, creusant encore davantage les inégalités entre les zones rurales et urbaines.
Par ailleurs, les taux élevés d’abandon scolaire, souvent liés à la pauvreté, au travail des enfants et aux mariages précoces, freinent la progression des élèves. À cela s’ajoute un défi linguistique majeur : l’usage exclusif du français comme langue d’enseignement constitue un obstacle pour de nombreux apprenants dont ce n’est pas la langue maternelle.
A.Ouattara/Malijet.com
Source : Malijet