Youwarou et Kabara : de centaines d’hectares de champs engloutis par les eaux
Des jardins maraîchers ravagés par les eaux à Kabara dans le secteur Lamdieye à Tombouctou. La montée des eaux continue de faire des dégâts dans le Nord et le Centre du pays. Après Youwarou dans la région de Mopti, c’est donc cette autre partie du pays qui est frappée par les conséquences de la montée des eaux. Un phénomène qui inquiète autant les populations que les producteurs agricoles de ces zones.
Près d’une centaine d’hectares maraîchers ont été ravagées par les eaux de fleuve à Kabara dans la périphérie de Tombouctou. Un sentiment de « désolation totale » se lit sur le visage des cultivateurs locaux. Les sinistrés lancent un SOS à l’endroit des autorités et des ONG pour une intervention rapide. Selon Nouhoum Touré, une des victimes de l’inondation, le dégât causé par la montée de l’eau est énorme.
« C’est une zone où la population de Kabrara produit 90% des pommes de terre de la région. Le dégât est tellement immense que nous ne pouvons pas le qualifier » a affirmé Nouhoum Touré. Pour cette victime de l’inondation, « l’eau est venue à travers le canal Khadafi qui, depuis 10 ans, n’était pas entretenu et qui était fait à base de sable. L’eau a ravagé une bonne partie du canal et ça n’a donné aucune chance à tous les périmètres maraîchers qui sont dans la zone », décrit-il la scène avec un air de désolation.
Une partie de la région de Mopti a été également frappée par ces inondations. Le cercle Youwarou a été fortement touché ces dernières semaines par la montée des eaux. Dans cette localité, les eaux ont emporté des maisons et des récoltes. La direction régionale du service hydraulique explique ce phénomène par la quantité importante de pluie tombée cette année.
Ibrahima Sow, directeur régional du service hydraulique de Mopti
« C’est arrivé cette année parce que les deux fleuves que le centre reçoivent, qui sont le Bani et le Niger, il y a eu une bonne pluviométrie des deux côtés », explique Ibrahima Sow, directeur régional du service hydraulique de Mopti. Selon lui, cette situation a fait qu’on ressent la montée des eaux notamment dans la région de Mopti.
« En 2016 on n’avait pas ressenti beaucoup de montée d’eaux vers Bamako, mais vers le Centre on avait ressenti ça. Il a eu beaucoup de pluies cette année. Depuis les années 1960 on n’avait pas vu ce phénomène, rarement les deux fleuves montent en même temps», a ajouté Ibrahim Sow.
Rappelons que plusieurs localités dans la région de Tombouctou sont encore menacées, notamment Niafunké et Diré.
Avec S. T