Yacouba Katilé, président du Conseil Economique, Social et Culturel à propos des sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO contre le Mali : «Ces sanctions infligées à notre pays souffrent non seulement d’illégitimité et d’illégalité, mais aussi touch
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Le Président du Conseil Economique, Social et Culturel (CESC), Yacouba Katilé, secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), a procédé, hier, lundi 7 février 2022, à l’ouverture de la 1ère session ordinaire de la 6ème mandature du CESC sur le thème : « Réformes institutionnelles, politiques et sécuritaires : contribution du CESC ». Au cours de la cérémonie d’ouverture de cette session qui va durer 15 jours, Yacouba Katilé a dénoncé les sanctions de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) infligées au Mali depuis le 9 janvier 2022. «Les sanctions sont loin d’être la meilleure des alternatives pour la sortie de la situation de crise politique et sécuritaire que notre pays traverse depuis 2012. Ces sanctions infligées à notre pays souffrent non seulement d’illégitimité et d’illégalité, mais aussi touchent directement nos populations. Le Mali a besoin de la manifestation de la solidarité internationale et non d’être asphyxié et isolé du reste du monde », a souligné Yacouba Katilé.
La cérémonie d’ouverture de cette session, tenue au siège de l’institution à Koulouba (Bamako), a rassemblé les membres du CESC, les chefs d’institutions, le ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa MAÏGA et d’autres personnalités.
Dans son discours, le président du CESC, Yacouba Katilé, a fait savoir que cette session se tient dans un contexte particulier, marqué par une crise diplomatique avec son corolaire de sanctions économiques et financières. « Les sanctions sont loin d’être la meilleure des alternatives pour la sortie de la situation de crise politique et sécuritaire que notre pays traverse depuis 2012. Ces sanctions infligées à notre pays depuis le 9 janvier dernier par la CEDEAO et L’UEMOA souffrent non seulement d’illégitimité et d’illégalité, mais aussi touchent directement nos laborieuses populations, ces victimes innocentes qui sont d’ailleurs déjà éprouvées par les affres du terrorisme, la pandémie du COVID 19 et du marasme économique depuis deux décennies. Le Mali, à la croisée des chemins, a plutôt besoin de la manifestation de la solidarité internationale et non d’être asphyxié et isolé du reste du monde », a souligné Yacouba Katilé.
Selon lui, la communauté internationale de part sa posture vis-à vis du Mali est dans une erreur d’appréciation de la situation. « Les récents évènements intervenus dans certains de nos pays voisins corroborent ce postulat. Mieux, cette situation devra susciter le débat sur l’impérieuse nécessité de repenser notre paradigme de partenariat. Tant entendu que nos partenaires n’ont pas vocation à nous édicter la conduite à tenir, plutôt à nous accompagner fût-il que nous appartenions à des organisations supranationales.
A cet effet, nous exhortons les organisations régionales et les autres partenaires à privilégier la voie du dialogue avec les autorités de la transition, afin de parvenir à un chronogramme raisonnable. Ce dialogue devra tenir en compte la dimension sécuritaire et l’impératif des reformes politiques et institutionnelles.
Les déstabilisations politiques et Institutionnelles récurrentes dans nos pays doivent nous conduire à une introspection profonde voire à poser un diagnostic sur l’état de santé de notre démocratie », a déclaré Yacouba Katilé.
Avant de signaler que le Conseil Economique, Social et Culturel, force de propositions et d’orientations des pouvoirs publics, a, à l’aune de la politique des réformes annoncées par les autorités de la Transition, consacré le thème de la 1ère session ordinaire de sa 6ème mandature aux : « Réformes institutionnelles, politiques et sécuritaires : contribution du CESC ». Durant les quinze jours que vont durer les travaux, dit-il, les membres du CESC passeront au peigne fin tous les aspects des réformes politiques, institutionnelles et sécuritaires.
A ses dires, les experts développeront aussi des sous-thèmes notamment : « Réformes électorales adoptées : le projet de loi électorale » ; « Autres réformes en cours en lien avec le processus électoral » ; « Projet de refondation et valorisation des compétences des Maliens établis à l’extérieur ».
A l’en croire, cette session se penchera également sur la sempiternelle question de la Commande publique avec le sous-thème « Commande publique : moyen d’absorption de la production nationale ».
Selon Yacouba Katilé, l’exercice permettra d’analyser les différents outils des domaines susmentionnés afin d’esquisser des pistes de solutions possibles.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain