Voyage d’études en Chine : Pékin lance une offensive de charme en direction des pays africains
A l’invitation du gouvernement chinois, une trentaine de journalistes des pays africains francophones effectuent du 14 août au 5 septembre un stage de formation couplé à des visites de terrain.
Dire que la Chine est un pays développé, qui n’a rien à envier aux autres pays du monde occidental, est un secret de polichinelle. En effet, l’Empire du milieu a su se forger sa place dans le giron des nations qui comptent et qui forcent le respect. Il a de quoi tenir ses multiples rangs (2è puissance économique, 3è puissance militaire et une place de choix dans la recherche aéronautique et spatiale pour ne citer que ceux-ci), ce qui lui vaut des jalousies aiguisées. Sa puissance économique n’est guère usurpée. Loin s’en faut ! Elle est adossée à une forte vision qu’ont toujours eu et continuent d’avoir les dirigeants de ce pays depuis l’époque médiévale jusqu’à nos jours.
La Chine a tiré l’essence de sa puissance économique des tréfonds de son histoire séculaire. Ce pays de 1,3 milliard d’habitants s’étend sur 9,6 millions de km2 compte 14 voisins terrestres et 6 maritimes. Sa ligne côtière s’étend sur 32.000 kilomètres. Beijing pour les Chinois et Pékin pour le monde occidental compte 22 millions d’habitants, dont 12 sont considérés comme des résidents permanents, regorge de trésors touristiques de renommée internationale. Parmi lesquels, on peut citer, sans être exhaustif, les vestiges de la Grande Muraille, la Place Tiananmen, la Cité interdite (palais impérial des empereurs), le Musée de la capitale, la Maison du thé, le Collège impérial, etc. Tous ces sites sont des lieux que tout visiteur se fera un point d’honneur d’y mettre les pieds, selon les disponibilités.
LA GRANDE MURAILLE- C’est ainsi que le gouvernement chinois à travers le centre de formation du Groupe de publication internationale de Chine (CIPG Training Center) a fait venir pour 3 semaines (du 14 août au 5 septembre) une trentaine de journalistes d’une dizaine de pays africains francophones (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Congo Brazzaville, Congo démocratique, Djibouti, Gabon, Guinée Conakry, Ile Maurice, Madagascar, Mali, Sénégal et Tunisie) pour un stage de formation couplé à des visites de terrain.
Une des visites de terrain les plus attendues et les plus emblématiques a été celle de la Grande Muraille de Chine. Dimanche matin, le bus des journalistes s’est garé sur le parking. Rapidement avant de se lancer à l’assaut des hauteurs de ce chef d’oeuvre architectural, les organisateurs ont passé des consignes de sécurité et de prudence à observer. « Méfiez-vous d’un excès de confiance ! Escalader tout doucement les hauteurs sans courir, les pentes et les escaliers sont raides! Faîtes attention à vous ! Prenez le temps de vous reposer !… » ont été autant de conseils prodigués aux visiteurs. Ceux qui pensaient qu’il y avait un point d’exagération dans les mesures de précaution se sont tout de suite rendus compte dès les premières marches qu’il fallait être prudents.
Les marches abruptes de l’édifice ont contraint les grimpeurs à réviser leur stratégie et à revenir à l’adage qui dit que « Qui veut aller loin, ménage sa monture ! ». Sans oublier le fait qu’un proverbe chinois pour encourager les visites dit ceci : « Qui n’a jamais gravi la Grande Muraille n’est pas un vrai homme ». C’est ainsi que des milliers de visiteurs venus de Chine et du monde entier se lancent à l’assaut des hauteurs de la Grande muraille. Des groupes de visiteurs composés de personnes de tous âges, y compris, les enfants en bas âge accompagnés par papa et maman et épaulés par la grand mère ou le grand père veut inscrire dans leur parcours de l’escalade de la Grande Muraille de Chine.
Malgré leur volonté, les arrêts sont quasi-inévitables. Au sommet de chaque hauteur, les concepteurs ont prévu des gîtes d’étapes. Là, l’ »alpiniste » de circonstance peut se donner un temps de pause et au besoin renforcer ses capacités physiques par la nourriture et les boissons. Chacun appréciera en fonction de ses capacités physiques à escalader les hauteurs qui sont nombreuses et plus abruptes les unes que les autres. De toute façon personne ne sera suffisamment champion pour escalader ou franchir les 6000 kilomètres de sa longueur actuelle.
Les vestiges de la Grande Muraille existants furent construits sous la dynastie des Ming au 14è siècle. Elle eut une longueur totale de 21.196 kilomètres et permit aux empereurs successifs qui l’ont bâtie de se protéger contre les envahisseurs. La Grande Muraille est la manifestation du génie créateur de ce peuple bâtisseur. Cet art s’est également manifesté à travers d’autres oeuvres architecturales grandioses comme le Collègue impérial, la Cité interdite ou la Place Tiananmen, etc.
UNE QUARANTAINE DE LANGUES ÉTRANGÈRES- La grandeur de ce pays transparait aussi à travers la Radio Chine internationale (CRI) qui émet quotidiennement dans une quarantaine de langues étrangères du monde et dans des dialectes locaux. Elle diffuse plus de 1000 heures de programmes au quotidien vers 160 pays du monde. Elle diffuse des informations sur la Chine au monde et les actualités du monde aux Chinois, des programmes radio culturels ou économiques.
Sa consoeur Star Times, elle évolue essentiellement dans le domaine de la télévision numérique terrestre et satellitaire. Elle dispose d’équipements numériques de pointe qu’elle propose aux pays africains dans le cadre des encadrements en vue de permettre à ces derniers de rattraper leur retard en matière de transition numérique. Ainsi Star Times se révèle être une des voies qui permettrait à ces pays d’être à la pointe de ces technologies numériques à travers des prestations de services technologiques et numériques. La Chine n’a pas fini d’étonner. Comme la suite du séjour nous le prouvera.
Envoyé spécial
Moriba COULIBALY
Source: L’Essor-Mali