Après la tenue du Dialogue Inter-Maliens et l’avènement d’une charte pour la paix en plein processus d’élaboration, la domestication du règlement de la crise malienne a encore franchi une nouvelle étape. Sous l’égide du ministère en charge de la réconciliation, en effet, les autorités viennent de ressusciter la Commission «Démobilisation – Désarmement – Réinsertion» précédemment enterrée en même temps que l’Accord issu du processus d’Alger. Les membres de la nouvelle DDR sont ainsi déjà désignés, à la grande satisfaction des mouvements loyalistes du Nord ainsi que du Centre, qui n’avaient de cesse de réclamer une ouverture de l’armée régulière à leurs combattants. Il faut s’attendre, par conséquent, à la ruée vers les rangs d’éléments de groupes armés comme Dan Nan Ambassagou précédemment dissous, du GATIA de Général Gamou, des Mouvements de l’Inclusivité ou encore d’un certain Moussa Ag Acharoutmane qui s’est d’ailleurs manifesté par un encouragement de la mesure dans une de ses récentes publications. On ignore pour l’heure les critères applicables à la nouvelle formule de Démobilisation de combattants, mais elle risque, selon toute l’évidence, d’être très peu fructueuse en collecte d’armes de guerre en échanges desquelles les démobilisés sont traditionnellement éligibles à la réinsertion. Du moins parce que ceux qui détiennent l’essentiel des arsenaux en circulation ne sont pas associés au processus, tandis que de leur implication pourrait dépendre le désarmement effectif de mouvements loyalistes, d’autant que l’émergence des groupes armés résulte des rivalités communautaires.
La Rédaction
Le Témoin