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Vers l’élection présidentielle 2024 : La posture calculée de Me Tall

Meguetan Infos

Fin tacticien politique et grand stratège, le leader incontesté du parti CNID Faso Yiriwa Ton, Me Mountaga Tall, pose délicatement ses pions, ménageant soigneusement ses sorties pour se draper du manteau de « meilleur homme du changement » au Mali. Mais, a-t-il les moyens de sa politique ?

 Des confidences par lui faites (à l’un de ses proches), l’année dernière, il ressort qu’il s’en est fallu de peu pour qu’il soit le Premier ministre de Transition (à la place de Choguel Kokalla Maïga, avec qui il entretient, de longue date, de très bons rapports), mais il avait décliné l’offre… Voudrait-il alors garder intactes ses chances de se faire élire au palais de Koulouba, dans un an ? Equation possible à résoudre par l’ancien député de Ségou ? « Pourquoi pas ? », répondent certains observateurs et ses nombreux admirateurs.

Mais, ce qui est sûr, c’est que Me Mountaga Tall est dans les calculs politiques de haute portée stratégique. Après IBK, Soumaïla Cissé (décédés) et Choguel Kokalla Maïga (qui, en principe, ne peut pas être candidat à la prochaine élection présidentielle en tant que dirigeant de la Transition), n’est-il pas le plus capé des leaders politiques maliens ? Sûrement ! Même s’il est conscient que son parti, comme d’autres d’ailleurs, n’a plus la force de frappe des années 90 jusqu’à 2000, Me Tall ne se conjugue pas au passé.

Le voilà engagé à fond dans  cette Transition. Pour en tirer d’éventuels marrons du feu ? Ce n’est pas à exclure ! Et l’initiateur de la première motion de censure au Mali surfe sur le rôle décisif qu’il a joué dans la chute de feu Ibrahim Boubacar Kéita, dont il a été l’un des ministres…

Et il est devenu l’un des poids lourds de cette période transitoire, se gardant jalousement de « déranger » le pouvoir du Colonel Assimi Goïta, s’il ne lui apporte pas, avec minutie, un soutien mesuré. Devant les médias, comme sur le plateau de l’émission (très bien suivie de Grand Jury de la radiotélévision Renouveau) l’homme pèse et soupèse ses mots.

Avec une certaine intelligence rusée, il esquive sagement les questions pièges de journalistes décidés à le « cuisiner », usant de son expérience politique et du champ de sa communication de plus d’une trentaine d’années. Ailleurs, il assure que tant qu’on reconnaît le Col Assimi Goîta comme président de la Transition et chef de l’Etat, l’on ne doit plus rejeter sa « légitimité », par exemple à initier le projet de changement de la Constitution…Hmm !

Ainsi, Me Mountaga Tall veut rassembler aux yeux du peuple malien et surtout des hommes forts du moment, ceux qui ont renversé le régime IBK et qui pourraient chercher à jeter leur dévolu sur un « nouveau leader » pour présider aux destinées du pays.

C’est pourquoi il édulcore ses prises de positions, pour ménager les susceptibilités. « Nombre de nos compatriotes estiment, aujourd’hui, qu’il serait impossible d’organiser tous les scrutins prévus. Je pense, pour ma part, que nous devons d’abord travailler dur pour réunir tous les ingrédients pour une bonne organisation des différentes échéances électorales. Il faut à cet égard, d’abord et avant tout, rendre l’AIGE (Autorité Indépendante de gestion des élections, NDLR) rapidement opérationnelle », déclarait-il récemment. Tout en se montrant plutôt conseiller et visiblement compréhensif des difficultés du pouvoir du Colonel Assimi Goïta, au duquel il a ses yeux et oreilles, le Ministre Pr Bréhima Kamena ! « Ensuite, et cela n’est pas facile dans le contexte actuel, disposer du budget nécessaire pour ces élections », complète-t-il. Avant de conseiller : «…Il faut travailler dur pour que les électeurs croient en l’importance de leurs bulletins de vote et adhèrent au processus électoral… », analyse Me Tall, au moment où d’autres politiques se montrent perplexes. Bruno D SEGBEDJI

Mali Horizon

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