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Vérification financière CNOSM : Pas d’anguille sous roche

Meguetan Infos

Annoncée en pompe comme une opportunité de confonde le Comité exécutif du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM) pour malversation, la vérification financière du Bureau du Vérificateur Général (BVG) a livré son verdict : pas d’anguille sous roche ! Certes quelques «irrégularités administratives» (inhérentes aux spécificités des organisations sportives), mais aucun détournement d’argent. En conséquence, le dossier est confiné dans les murs du Bureau du Vérificateur général et n’est pas transmis à la justice puisqu’il n’y a aucune charge.

Confondu dans sa gestion financière des Jeux Olympiques «Paris 2024», le département des Sports a poussé (directement ou indirectement) le Bureau du Vérificateur général à vérifier la gestion du Comité National Olympique et Sportif du Mali (CNOSM) du Mali au titre des exercices 2022, 2023, 2024 (jusqu’au 31 août 2024). Un exercice qui n’a abouti à rien de compromettant pour le président Habib Sissoko et son équipe.

Selon le rapport de vérification du BVG, elle avait pour objectif de s’assurer de la régularité et de la sincérité des opérations de dépenses effectuées par le Cnosm sur les subventions reçues de l’Etat du Mali. Les travaux de vérification ont porté sur l’évaluation du contrôle interne, l’examen des dépenses effectuées sur les subventions financières et matérielles allouées par l’Etat. Au finish, les commanditaires doivent être assez déçus aujourd’hui parce que, en termes de mauvaise gestion financière, rien de compromettant n’a été décelé. En effet, sur les 50 millions de F CFA (50 720 337 F CFA) susceptibles d’être incriminés, 25 565 837 F CFA ont été régularisés à la suite des travaux de vérification et 25 154 500 FCFA ont été justifiés pendant la séance du contradictoire physique.

En conséquence, le dossier est confiné dans les murs du Bureau du Vérificateur général et n’est pas transmis à la justice puisqu’il n’y a aucune charge. C’est la preuve, si besoin en était encore, les deniers publics sont rigoureusement gérés par le Cnosm qui est reconnu d’utilité publique (décret N°09- 155/P-RM du 9 avril 2009). Ce qui lui vaut la subvention de l’Etat qu’il investie exclusivement dans le développement du sport. La mission a aussi déclaré avoir mis en exergue des irrégularités administratives comme l’absence de manuel de procédures administratives et financières ou de répertoire des fournisseurs. Le rapport va jusqu’à reprocher au Cnosm d’avoir mis en place une Chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) non opérationnelle.

Ce qui n’est pas réellement le cas puisque les membres de la chambre sont nommés et mis en mission. Et tous les protagonistes le savent. Est-ce que le comité a un moyen de pression pour obliger les fédérations par exemple à recourir à la CCA ? En la matière, nous sommes convaincus que le ministère de la Jeunesse et des Sports a plus de poids que le Cnosm… Sans dire que les vérificateurs y vont trop fort (à la limite du sensationnel) en parlant «d’achats fictifs» d’équipements à l’occasion des Jeux Olympiques «Paris 2024». Nous avons aujourd’hui toutes les preuves qu’il  n’y a pas eu et n’y en aura pas avec l’actuelle équipe qui dirige notre CNO. Les cas évoqués font sans doute partie de ceux justifiés par la suite.

Notre analyse montre qu’une grande partie des irrégularités administratives soulignées dans le rapport sont inhérentes à la spécificité de la gestion même des organisations sportives. Quand on reproche au comité de ne pas faire recours à la procédure d’appel à la concurrence ou de ne pas disposer de liste de fournisseurs, c’est vraiment ignorer la réalité dans ce secteur. Une organisation sportive n’est pas une Direction générale, une direction nationale, un EPA… Sans oublier que la vérification a porté sur les subventions reçues de l’Etat du Mali. Et vous savez que, dans la plupart des cas, les budgets validés après arbitrage ne tombent qu’à quelques jours des compétitions, si ce n’est pas après. Les fédérations en savent quelque chose.

Leurs responsables sont souvent obligés de s’endetter pour assurer la participation des sportifs aux compétitions en dehors du pays en attendant que les fonds publics tombent. Ces irrégularités (nous diront plutôt des dysfonctionnements) ne découlent pas d’une quelconque volonté de cacher quelque chose, mais du pragmatisme pour ne pas rater les rendez-vous.

Certes, aujourd’hui, le sport est un secteur économique dont la gestion n’échappe pas à certaines orthodoxies financières. Mais, nous pensons que ce genre de vérification doit tenir aussi compte de la spécificité de la gestion des organisations sportives dans nos Etats. Ce qui est clair, connaissant l’attachement du président Habib Sissoko à la transparence, les recommandations du BVG vont être diligemment mises en œuvre.

Alphaly

Le Matin

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