Vaccination Anti-Covid-19 : Les enseignants et les militaires en tête ?
Meguetan Infos
La commission nationale de lutte contre le Covid-19 affirme n’avoir pas établi de statistique en fonction des couches socioprofessionnelles, même si elle dispose de données dans ce sens, mais, des vaccinateurs pensent que les enseignants et les porteurs d’uniformes sont les plus nombreux à aller se faire vacciner.
La vaccination contre la pandémie à coronavirus a commencé au Mali en mars 2021. La campagne a été lancée avec, dans un premier temps, un focus sur les personnes âgées et celles vivant avec des maladies graves à comorbidité. Quelques mois après, la cible s’est diversifiée. Ainsi, les 12 ans et plus, de même que les femmes enceintes et allaitantes, intègrent désormais la stratégie vaccinale révisée en mars dernier avec la réception par les autorités sanitaires d’autres types de vaccins anti-Covid-19.
« Il faut une enquête pour dire avec précision la couche socioprofessionnelle qui se fait plus vacciner. Nous avons conçu nos outils en fonction des âges comme on a dit 12 ans et plus », a dit Dr. Diarra Ibrahim, chef de la cellule immunisation de la direction générale de la santé.
La direction de la santé a compartimenté les cibles en raison des âges, mais, pas en fonction de la couche socioprofessionnelle. « Les informations peuvent être obtenues lorsqu’on consulte les registres de vaccins. Parce que dans les registres de vaccination, il y a la profession et l’ethnie et autres, mais dans la masse de saisie nous n’avons pas pris cette donne en compte. Nous avons fait en termes de tranche d’âge. Mais les enquêtes nous permettront de connaître la couche socio-professionnelle la plus vaccinée », a-t-il expliqué.
Selon M. B., vaccinateur au CSRef de Lafiabougou « il faut reconnaître que même si nous n’y avons pas prêté attention, les bénéficiaires sont dans la fourchette 20 -70 ans. C’était plus les personnes âgées au début. Ce sont les personnes de la cinquantaine qui venaient nombreuses. Avec le temps la cible s’est diversifiée et ce n’est que tant mieux car nous constatons que beaucoup de jeunes viennent se faire vacciner ».
« J’ai 59 ans et j’ai fait mon vaccin avec Astrazeneca dès le début de la campagne de vaccination en mars 2021. Personnellement, lorsque je me suis rendue au centre de santé, j’ai constaté que toutes les personnes présentes pour le vaccin étaient presque de mon âge », nous confie Boubacar Dembélé, enseignant.
Mariam Sanogo, artiste « je viens de faire mon vaccin et très sincèrement nous étions étonnés de voir sur place beaucoup de jeunes se faire vaccinés. J’y suis allée avec deux de mes amis et nous avons tous entre 25 et 30 ans. C’est déjà une bonne chose à mon avis que nous les jeunes prenions cette affaire de covid-19 au sérieux ».
Pour Oumar Sow, vaccinateur, « je peux dire, sans risque de me tromper que ceux qui sont venus chez moi se faire vacciner sont majoritairement des porteurs d’uniformes et des enseignants ». Pour lui, même s’il n’est pas capable de donner des chiffres, il estime que ce constat est valable chez beaucoup d’agents de vaccination.
« Les enseignants parlent beaucoup, posent beaucoup de questions, expriment des doutes, mais, ils sont là et ils sont venus en majorité », termine-t-il.
Aminata Agaly Yattara
Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada
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ALLERGIES ET VACCINATION ANTI COVID-19
Des précautions à prendre
Il y a des personnes qui développent des allergies chroniques. Ces personnes peuvent-elles recevoir le vaccin contre le covid-19 ? Des spécialistes et des patients se prononcent.
Selon Dr. Diarra Ibrahim, chef de la cellule immunisation de la Direction générale de la Santé et de l’Hygiène Publique, il est formellement défendu aux personnes avec des antécédents d’allergies graves de se faire vacciner.
Selon le dictionnaire, une allergie est une « modification des réactions d’un organisme à un agent pathogène lorsque cet organisme a été l’objet d’une atteinte antérieure par le même agent ». Il y a des personnes qui développent des allergies à tout propos. Ces personnes peuvent-elles recevoir le vaccin anti Covid-19 ? « Pour tout médicament, on ne peut exclure le risque de faire une réaction allergique. Dans le cas des vaccins contre le Covid-19, ce risque est très faible », explique Dr. Danièle Allali, cheffe de clinique au Service d’immunologie et allergologie des HUG de France, lors d’un webinaire organisé par le think-thank Waati.
Pour Dr. Danièle Allali donc, il faut juste surveiller le patient durant les quinze minutes suivant l’injection du vaccin. « La réaction qui pourrait se produire dans ce laps de temps consiste en de l’urticaire (plaques rouges). D’après les observations actuelles, ce type de réaction généralisée est rare : il arrive moins de cinq fois par million d’injections. Si une réaction allergique immédiate se produit, l’équipe de soins la prend tout de suite en charge pour la maîtriser, sur place. De telles réactions n’entraînent pas de complications à long terme », relève Danièle Allali.
« Sur la carte vous avez toutes ces informations et les vaccinateurs ne les vaccinent jamais sans poser la question s’ils ont des antécédents d’allergies. Ça figure sur la carte, ils leur demandent s’ils ont une maladie chronique ou s’ils ont eu à faire des allergies que ça soit aux vaccins covid-19 ou d’autres vaccins. S’ils répondent oui, ils ne le font pas », précise Dr. Diarra.
« Je n’ai pas eu connaissances de cela, mais ce qui est sûr, lors de nos premières vaccinations à AstraZeneca, certains ont fait des allergies. Mais tout est rentré dans l’ordre sans qu’il y ait un impact sur leur vie », précise-t-il.
Selon Amadou, vaccinateur, « nous avons failli avoir un cas d’allergie mais en réalité la personne manifestait une allergie à un aliment qu’elle venait de consommer. Mais, ça nous a réellement inquiété car à vrai dire, on n’avait pas pris le temps de lui poser des questions sur ses antécédents ».
Pour Amina, souffrant de malaise tout le temps du fait de ses allergies dont la cause, jusque-là, n’est pas connue, « la question que je me pose, c’est : dois-je faire ou pas le vaccin contre le Covid-19 ? Je me suis rendue à l’hôpital pour prendre des renseignements. On m’a fait savoir que ce n’était pas indiqué que je fasse le vaccin ».
Aminata Agaly Yattara
Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada
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VACCINES COVID-19 DE 2020
Ils se portent comme des charmes !
Au début de la campagne de vaccination contre le Covid-19, toutes sortes d’informations ont circulé sur les conséquences sur ceux et celles qui vont accepter, sur les effets secondaires… Aujourd’hui, un an après, comment se portent ces personnes qui ont fait le vaccin ?
En mars 2020, la population malienne était entre la peur, l’hésitation et la réticence. Tout simplement parce qu’une grande majorité des maliens était sceptiques. Trop d’informations ont circulé, de fausses nouvelles, tendant à diaboliser les vaccins anti-Covid-19, à cacher derrière le processus de vaccination un complot mondial contre la population. Tout cela naturellement rendait la tâche difficile aux membres du Comité scientifique mis en place pour lutter contre la pandémie à coronavirus.
Un an après, le Mali a reçu ses premières doses de vaccin AstraZenzca. La tâche devenait plus ardue. Sur les réseaux sociaux, toutes sortes d’informations macabres étaient diffusées comme quoi le vaccin est fait pour tuer les maliens, le Covid-19 n’est pas vrai, le vaccin a tué une telle ou telle personne, et pourtant des hommes et des femmes ont fait le vaccin AstraZeneca.
Fatouma Berthé, commerçante, « j’ai fait le vaccin AstraZeneca précisément le 4 avril 2021. J’ai eu un peu de fièvre les minutes qui ont suivi et après je n’ai rien senti. Aujourd’hui, je me sens très bien ».
La vaccination a commencé au Mali le 25 mars 2021. Nous avons plus de 1 182 419 personnes complètement vaccinées à la date du 29 mai 2022. « A ce jour, malgré les rumeurs, personne ne peut montrer une personne qui a perdu la vie du fait de la vaccination, personne n’est devenue vert ou n’a eu son espérance de vie écourtée ».
Mahmoud Dicko, comptable précise qu’il faisait partie des personnes qui ne croyaient pas en l’existence du Covid-19. « Malheureusement mon voisin a été atteint par le Covid-19 et je vous jure que je n’en revenais pas. Il avait de très sérieux problèmes de respiration. Je n’avais pas envie de me retrouver à sa place. Dès le lendemain, je me suis rendu à l’hôpital pour faire mon vaccin et depuis tout va bien. Je conseille mon entourage à se faire vacciner ».
Quant à Mariam Fomba, institutrice nous confie que jusqu’à ce qu’elle soit atteinte du covid-19, elle n’y croyait pas. « C’est après, je me suis faite vaccinée et cela fait un an. Je n’ai rien eu comme effets secondaires et aujourd’hui je me sens bien ».
Dr. Diarra Ibrahim, chef de la cellule immunisation à la direction de la santé et membre du comité scientifique affirme qu’ils ont revu la stratégie de communication afin de réduire les fakes news et convaincre les Maliens de la réalité et de l’existence du virus, mais aussi des dangers qu’ils encourent. Il rassure la population de l’efficacité des vaccins disponibles contre le Covid-19 à savoir Astrazeneca, Johnson-Johnson, Sinopharm, Sinovac et Pfizer.
Aminata Agaly Yattara
Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada
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FEMMES ENCEINTES ET VACCINATION
Pas de risques !
Parmi les couches à risques pour la vaccination contre le Covid-19, les femmes enceintes sont citées. Maintenant qu’elles sont autorisées et peuvent se faire vacciner contre cette maladie dans notre pays, qu’est-ce qui fait leur spécificité ?
« Les données actuelles sur l’utilisation des vaccins à ARNm chez les femmes enceintes sont très rassurantes et ont permis de recommander leur utilisation dès le premier trimestre de la grossesse. Pour approfondir ces données, une étude observationnelle est mise en place pour approfondir la compréhension du profil des risques des vaccins. Il s’agit d’une étude de cohorte prospective « Covacpreg », coordonnée par les centres de pharmacovigilance de Lyon et de Toulouse, explique le site de ce laboratoire.
Dans cette étude qui date du 2 mai 2022, Covacpreg précise que les femmes enceintes ne courent aucun risque avec la vaccination contre le Covid-19.
Les études ont démontré que quand elles se font vacciner, elles courent moins de risque comme les avortements et autres. Au départ on manquait d’informations, mais au fur et à mesure que les recherches continuaient, les études ont été concluantes. « Maintenant on a eu beaucoup plus de précisions surtout avec le vaccin Pfizer », explique Dr. Diarra Ibrahim, chef de la cellule immunisation à la direction générale de la santé.
Par rapport aux femmes allaitantes, les études ont prouvé que le vaccin ne va pas jouer au niveau de leur lait maternel et que c’est possible de les faire vacciner. En les vaccinant, elles protègent leurs enfants même si ça ne passe pas au niveau du lait maternel, ça brise la chaîne de transmission entre la maman et l’enfant.
Fanta Diarra, étudiante « j’ai fait mon vaccin anti-Covid-19, il y a à peine 3 mois. Au début, j’avais vraiment peur que cela n’ait des conséquences sur moi et mon bébé que j’allaite et qui n’a que 7 mois. Mais Dieu merci tout s’est bien passé ».
Mariam Semega, commerçante, « je voyage beaucoup, comme avec le Covid-19 sans le pass- sanitaire, on ne peut rentrer. Je me suis renseignée pour voir si dans mon état je pouvais faire le vaccin. C’est d’abord au gynéco que j’en ai parlé ensuite avec les vaccinateurs. On m’a rassuré que ni moi, ni mon bébé ne seraient exposés à des conséquences. Du coup, j’ai fait mon vaccin et suis partie tranquillement sans problème ».
Aminata Agaly Yattara
Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada
Mali Tribune