Us et coutumes au Mali : L’Excision pratique traditionnelle à conserver ou à bannir
Meguetan Infos
L’excision étant une violation brutale des droits humains et de l’intégrité physique et morale des filles et des femmes, peut se définir également comme étant “l’ablation totale ou partielle des organes génitaux externes de la femme ou la lésion des organes génitaux féminins pour des raisons culturelles ou autres thérapeutiques. Ces pratiques ont des conséquences directes violentes sur leurs vies et peuvent provoquer d’autres à long termes. Depuis les temps immémoriaux, l’excision est une pratique ancrée dans les valeurs sociétales africaines. . Selon les observateurs chaque année environ deux millions de filles subissent cette pratique et surtout en Afrique de l’Ouest. Elle se fait généralement entre 40ème jour de la naissance du bébé jusqu’à 5 ans. C’est une sorte de culture, dans la plupart des communautés. L’excision persiste en raison d’un sentiment d’obligation sociale très fort. Par conséquent, même lorsqu’elles sont conscientes des effets néfastes sur la santé physique et psychologique de leurs filles, les familles préfèrent continuer la pratique pour ne pas subir des jugements moraux et sanctions sociales.
De nombreuses communautés pratiquant l’excision croient que c’est une obligation traditionnelle, culturelle ou cultuelle, alors que c’est juste devenu une coutume parce qu’elle est pratiquée dans les différentes communautés religieuses que ça soit chrétienne, musulmane, animiste ou autres. Et dans ces communautés, ils pensent que ces organes génitaux non excisés sont considérés comme des impurs. Comme d’ailleurs toute pratique traditionnelle du même genre, il y a des avantages et des inconvénients à cette pratique ancestrale. Pour certaines communautés l’avantage de l’excision serait le contrôle sur la sexualité de la femme et le maintien de la domination masculine, elle permet de réduire la libido de la femme et garantir qu’elle n’aura pas de rapports sexuels avant le mariage et qu’elle restera fidèle à son mari, elle facilite aussi la fécondité et l’accouchement pour eux l’excision constitue une étape essentielle dans la bonne éducation d’une fille, une façon de la protéger et de lui garantir un bon mariage dans le futur.
Faux rétorquent certains modernistes qui pensent que la pratique de l’excision n’est pas une bonne chose et ses conséquences sont lourdes : des femmes excisées à l’âge adulte ont des traumatismes en raison de la douleur extrême ressentie au moment de l’acte, du choc et de la force utilisée pour les empêcher de bouger. Elles peuvent avoir peur des hommes en cas de rapprochements avec ces derniers, elles pensent à ce qu’elles ont subi. Des hémorragies qui se produisent de façon immédiate parfois même ces saignements peuvent entrainer la mort. Des douleurs intenses au bas ventre, des difficultés d’enfanter et d’uriner appeler infections urinaires, et des infections vaginales chroniques. Les femmes ayant subi une excision peuvent connaitre des douleurs ou un plaisir sexuel diminué au cours des rapports sexuels. Une autre conséquence plus grave serait le décès périnatal des nouveau-nés
En définitive, s’il est bon de conserver certaines pratiques ancestrales, il serait tout aussi nécessaire de les rendre moderne pour minimiser les risques. Car les conséquences d’une mutilation génitale mal faite peuvent être à la fois physiques et psychologiques, souvent permanentes et mortelle. Donc une modernisation des pratiques séculaires s’impose au 21ième siècle.
Oumou SISSOKO
Source: L’Alternance