Le N’goni est un instrument traditionnel mythique qui a traversé les époques, les épopées Mandingue et autres. Il est instrument qui évoque la bravoure des héros, des rois et des hommes vaillants qui ont fait la fierté de leurs contrées. Le n’goni est la guitare traditionnelle malienne. Le n’goni comme luth désigne un instrument typiquement malien, aussi appelé jeli n’goni (« luth de griot ») chez les Bambaras et nkoni ou koni. C’est l’une des nombreuses appellations pour les luths utilisés dans la musique des différentes ethnies d’Afrique de l’Ouest : le bappe, le diassaré, le molo, le n’déré etc…
Le N’goni est un instrument sacré qui évoque la bravoure, l’intégrité, la loyauté des hommes vaillants. Chaque bravoure à son rythme, Chaque héros à son rythme. Le n’goni est un instrument mélodique d’origine peul, utilisé depuis l’antiquité par cette ethnie dans le cercle de Nioro du sahel. Il était fait d’une seule corde au départ pour distraire les bergers au cours de leur promenade avec les troupeaux. Petit à petit, le n’gòni, connaîtra une évolution avec les griots malinké qui l’ont transformé en un instrument à quatre cordes pour qu’il soit plus agréable, d’où l’appellation de jeli n’gòni ou “luth de griots”.
Les différentes types de Ngoni:- N’goni à 4 cordes ; 5 cordes ; 7 cordes etc….Le N’goni simple. Le N’goni avec des clés Le N’goni avec équaliseur. Long de 70 cm, il est formé d’une caisse de résonance naviforme en bois massif, recouverte d’une peau de veau et un manche en bois rond et mince ne passant pas pleinement au travers. Les cordes en nylon (4 traditionnellement, mais jusqu’à 7 voire 12 aujourd’hui) sont fixées à l’aide d’anneaux de cuir, parallèlement au manche de l’instrument qui suit la même ligne que la caisse de résonance. Elles passent sur un petit chevalet en éventail. Seules les deux cordes du milieu sont jouées, les autres n’étant que des bourdons. On en joue avec pouce et index droits, comme un banjo, dont il est certainement l’un des ancêtres.
Au Mali, le luth, n’goni est un instrument à trois ou quatre cordes assez répandu.
Chez les Peuls, il porte trois cordes et est appelé gaaci. Cet instrument, lorsqu’il est utilisé en musique de distraction, de mariage, de tabaski ou de ramadan, peut être accompagné d’autres instruments, de chants et des battements de mains. Il en est de même pour l’instrument monocorde molaaru, utilisé seul ou soutenu lors des représentations publiques par des calebasses, tunbudè, servant de tambour. Chez les Soninké, où il porte trois ou quatre cordes ayant chacune leur nom propre; il est appelé ganbare.
L’instrument ganbare est aussi utilisé pour animer les manifestations des griots. Chez les Touareg, le luth à trois cordes appelé tehardent, est généralement jouée seule. Il peut être accompagné de calebasses à percussion pour produire le takanba, à l’occasion des baptêmes, des mariages et des réceptions. Utilisé seul en musique instrumentale et quelquefois accompagné d’une voix, c’est l’instrument évocateur par excellence de la guerre et de l’amour, deux thèmes fréquemment développés par les musiciens Touareg.
Parmi les virtuoses de l’instrument on peut citer Bazoumana Sissoko, Moriba Koita, Bassekou Kouyaté, Baba Sissoko et Badje Tounkara et dans la plus jeune génération Abdoulaye Koné dit ‘’ Kandiafa’’, Youssouf Diabaté de Kita.
Oumou SISSOKO
L’Alternance