Les Miniankas constituent une population qui vit originairement dans le sud-est du Mali, le Sud Burkina Faso et le Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire. Avec plus de 1.500.000 individus, il s’agit de l’une des 4 plus grandes ethnies du pays, avec les Bambaras, Peuls et les Malinkés. Les Miniankas parlent le mamara (ou Miniankas), qui fait partie des langues sénoufo et dont le nombre de locuteurs était estimé à 738 000 en 2000.
Les Miniankas sont essentiellement des paysans. Au Mali, ils peuplent la région de Koutiala et leur capitale est Yorosso. Ils sont également présents dans les cercles de San, Bla, Niono, Kati et Sikasso. Une main-d’œuvre Miniankas arrivera dans les cercles de Niono et de Kati (Baguinéda) à la faveur de la mise en valeur des périmètres rizicoles irrigués. C’est ainsi qu’on retrouvera dans le cercle de Niono des villages portant le nom de villages Miniankas du cercle de Koutiala et de Yorosso comme Palasso, Ourikéla, Moloba… À Baguinéda, on retrouve encore des villages portant les noms Palasso, Ourikéla (Miniankabougou). Ils entretiennent des liens de cousinage étroits avec les Sénoufos qui sont leurs voisins.
Les Sénoufo et les Miniankas sont considérés comme appartenant à la même ethnie. En effet, on admet généralement que les seconds ne sont autres que les membres d’une branche collatérale qui s’est séparée du groupe primitif pour aller s’installer un peu plus au nord.
D’aucuns auraient, sans doute, préféré que ces deux groupes fassent l’objet d’études distinctes en raison de certains particularismes propres à chacun d’eux, mais ces différences de coutumes sont si minimes qu’il ne paraît pas important de les étudier.
Les mariages forcés font partie des traditions des Miankas. Si une fille ou une femme refuse un mariage forcé, elle est rejetée par sa famille et doit alors quitter son village. Le mariage forcé ne constitue pas un problème pour les hommes, car ceux-ci peuvent toujours refuser d’épouser une femme qui ne leur plaît pas. Si une fille ou une femme est amoureuse d’un homme qui n’est pas celui que ses parents ont choisi, le couple doit quitter le village s’il veut s’épouser. Si une fille ou une femme est amoureuse d’un homme qui habite dans un autre village, elle peut aller s’installer dans ce village, au risque que ses parents viennent la reprendre et la forcent à épouser l’homme qu’elle refuse.
Malgré une grande affinité culturelle avec les civilisations manding, l’origine des Minyankas demeure incertaine. Deux types d’institutions structurent l’idéologie religieuse des Minyankas : les cultes généraux, qui garantissent l’articulation harmonieuse du groupe et de son environnement et les sociétés d’initiation auxquelles on accède pour renforcer son statut, social et parfaire ses connaissances. Dans le cadre des cultes initiatiques, la possession apparaît comme un élément primordial de la communication avec le sacré : la « sortie » des autels nécessite l’intervention du ou des possédés qui, transmettant la parole des dieux qu’ils incarnent, jouent véritablement le rôle de médiums. Les principales figures du panthéon Minyankas sont : Klɛ, Dieu créateur distant du monde des hommes, le Nya, gardien des valeurs, dieu de la fécondité et « tueur de sorciers », la hyène Sandɔngɔ, patronne de l’agriculture et monitrice du monde, Manyã, « mère » de tous les cultes de possession. Des patronymes sont très communs chez les Miniankas : Goïta, Dao, Mallé, Berthé, Sissouma, Dissa et on y compte plus de 20 noms de famille Minyankas.
Oumou SISSOKO
L’Alternance