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Un prêtre espagnol et 4 douaniers tués dans une attaque djihadiste au Burkina Faso

Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières attribuées à des groupes djihadistes. D’abord concentrées dans le nord du pays, elles ont ensuite frappé la capitale et d’autres régions.

Un prêtre espagnol et quatre douaniers burkinabé ont été tués, vendredi 15 février, dans une attaque attribuée à des djihadistes dans l’est du Burkina Faso.

« Le Salésien espagnol Antonio César Fernández a été assassiné dans une attaque jihadiste entre le Togo et le Burkina Faso. Le missionnaire de 72 ans a été abattu aujourd’hui [vendredi] vers 15 heures », a annoncé la congrégation des Salésiens de Don Bosco sur son compte twitter. Selon la congrégation, le prêtre, qui travaillait en Afrique depuis 1982 et vivait à Ouagadougou, revenait d’une réunion à Lomé, au Togo. Il était accompagné d’un autre prêtre et d’un chauffeur, tous deux africains.

Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez a réagi samedi à la mort du prêtre, par un message sur twitter. « Toute mon affection à la famille et aux collègues du missionnaire Antonio César Fernández et de toutes les victimes de l’attaque terroriste au Burkina Faso. Ma répulsion absolue face à cette attaque », a écrit le premier ministre.

Une source sécuritaire burkinabé affirme que l’attaque a été perpétrée par « une vingtaine d’individus armés ». Par ailleurs, « une équipe mobile de la douane de Cinkassé (…) a été la cible d’une attaque terroriste ce vendredi vers 17 h 00 » (locales et GMT), a déclaré une source sécuritaire. Les assaillants « se sont ensuite enfuis dans la zone forestière », a rapporté une autre source sécuritaire.
Multiplication des attaques djihadistes
Pays sahélien pauvre, le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières attribuées à des groupes djihadistes. D’abord concentrées dans le nord du pays, elles ont ensuite frappé la capitale et d’autres régions, notamment l’est.

Attribuées principalement aux groupes djihadistes Ansaroul Islam et Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), ces attaques ont fait depuis 2015 plus de 300 morts, selon un décompte de l’AFP.

Ouagadougou a été touchée à trois reprises depuis 2016, avec un bilan total de près de 60 morts. La première attaque avait visé des cafés-restaurants et des hôtels fréquentés par les Occidentaux, tuant trente personnes. Elle avait été revendiquée par le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Mi-janvier, le responsable d’une compagnie minière canadienne, Kirk Woodman, avait été enlevé dans le nord-est du pays, puis retrouvé mort le lendemain.
Réorganisation des forces de sécurité
Face à la multiplication sans précédent des attaques djihadistes depuis quelques mois, le Burkina Faso a procédé ces dernières semaines à une vaste réorganisation à la tête de son armée, avec les nominations d’un nouveau chef d’état-major général, d’un nouveau chef d’état-major de l’armée de terre et de nouveaux responsables à la tête des trois régions militaires du pays. Les ministres de la défense et de la sécurité ont également été remplacés en janvier lors d’un remaniement.

Mais les forces de sécurité semblent impuissantes à enrayer la flambée des attaques djihadistes. Réunis début février à Ouagadougou, les pays du G5 Sahel (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) ont réclamé à la communauté internationale une aide accrue pour lutter contre les groupes djihadistes.

Au Burkina, la situation sécuritaire entraîne une crise humanitaire, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), qui a averti jeudi que « 1,2 million de personnes (avaient) urgemment besoin d’assistance » « du fait de la persistante de l’insécurité dans les régions du Centre-Nord, de l’Est et du Nord ».

Source: lemonde

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