Un gouvernement d’Union nationale avec SBM: Les raisons de la reconduction du PM Soumeylou Boubèye Maiga
Après plusieurs mois de contestations, l’heure semble être à la décrispation de la situation politique. Les choses se sont accélérées ces derniers jours au point qu’on est très proche de la fumée blanche, celle qui annoncera la fin des hostilités entre protagonistes. Cette paix sera sans nul doute couronnée par la mise en place d’un gouvernement d’Union nationale pour non seulement juguler la crise, mais aussi pour amorcer les différentes réformes, aujourd’hui indispensables pour la bonne marche de notre démocratie. Pour ce nouveau gouvernement, trois raisons plaident en faveur de Soumeylou Boubèye Maiga pour être reconduit à la Primature.
La première raison, Les vastes chantiers ouverts
Depuis sa nomination comme Premier ministre, SBM s’est engagé sur un certain nombre de chantiers parmi lesquels on peut citer entre autres, la mise en œuvre intégrale de l’Accord pour la paix et la réconciliation; les réformes institutionnelles dont la révision de la Constitution, pour laquelle d’ailleurs il a initié des concertations nationales avec les forces vives politiques, économiques et sociales. A ces réformes, il faudrait noter celles du secteur de la défense surtout les promesses faites pour la réalisation desquelles il s’est fortement engagé, qui se résument à trois projets d’envergures. Il s’agit du Programme d’infrastructures économiques et de transport, du programme de rénovation urbaine de la ville de Bamako et la construction de la Cité de la culture sur les berges du Fleuve Niger. Le Renforcement de l’autorité de l’Etat est également une de ses priorités. Donc, autant le maintenir à la tête du gouvernement pour son ambitieuse feuille de route.
Deuxième raison, le manque de réserves de cadres compétents au RPM
Si l’une des exigences de la démocratie est le respect du fait majoritaire, il n’en demeure pas moins que l’affirmation selon laquelle le Mali est au-dessus de tout le monde devrait être aussi une réalité. En d’autres termes, le poste de PM revient de droit politique au Rassemblement pour le Mali, RPM, pour avoir obtenu le plus grand nombre de députés à l’Assemblée Nationale. Mais, puisqu’il y a moins sinon pas de cadres « premier-ministrables » au RPM, le président du parti qui aurait dû être cette bonne pièce de rechange, s’est fortement discrédité, parce que mêlé à beaucoup de rocambolesques affaires quand il était ministre (engrais frelatés, tracteurs surfacturés). Ainsi, le parti de SBM faisant partie de la Majorité et qui semble même être aujourd’hui la deuxième force politique parlementaire, après le RPM, il vaudrait mieux maintenir SBM comme PM pour plus de stabilité et afin qu’il puisse aller au bout des réformes en vue. En le remplaçant par quelqu’un d’autre, on risque de mettre le compteur à zéro au grand dam du Mali.
Troisième raison, ses réseaux sur le plan africain et international
Parmi tous les potentiels candidats au poste de PM, SBM semble être celui qui a beaucoup de réseaux. Il devrait être à mesure de mettre ses réseaux au service du Mali afin d’avoir beaucoup de partenaires et des solutions à la crise multidimensionnelle qui secoue le pays depuis 2012. Ne dit-on pas de lui qu’il est l’homme, à la fois de la France et de l’Algérie ? Ces deux pays sont des partenaires incontournables dans la résolution de la crise sécuritaire au Mali. Aujourd’hui, nombreux sont les observateurs qui pensent que le premier problème au Mali est d’ordre sécuritaire, donc en trouvant des solutions durables à ce « fléau », on amorcera ensuite le développement.
En somme, la mission du PM est tellement délicate que pour la réussir il faut qu’il mette en veilleuse son agenda politique, ensuite qu’il parvienne à rassembler toutes les forces politiques et sociales autour de lui.
Youssouf Sissoko