Turquie: à Edirne, les réfugiés attendent l’ouverture de la frontière vers la Grèce
Le camp improvisé au poste-frontière turco-grec de Pazarkule près d’Edirne, le 5 mars 2020. REUTERS/Murad Sezer
Texte par :
RFI
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Au Nord de la Turquie, des milliers de personnes sont toujours massées devant le poste-frontière d’Edirne, l’un des deux passages routiers de Turquie vers la Grèce. Il s’est depuis transformé en camp de fortune et les réfugiés attendent là une hypothétique ouverture de la frontière dans des conditions très dures. Reportage.
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Avec notre envoyée spéciale à la frontière turco-grecque, Cerise Sudry-Le Dû
Des détritus partout, des tentes de fortune construites avec des bâches en plastique retrouvées sur place ou achetées à prix d’or à des locaux peu scrupuleux. Le camp qui se forme à la frontière turco-grecque est difficile à voir. Ici se massent des milliers de personnes, beaucoup de familles avec des enfants. Des Syriens, mais aussi des Iraniens, des Afghans ou des Irakiens qui attendent tous désespérément l’ouverture de la frontière grecque.
Nadine est venue dès qu’elle a entendu le discours d’Erdogan et fait les 285 km qui la séparaient d’Erdirne à pied. « Vous vivez dans la forêt, vous n’avez rien, pas à boire, pas à manger. Mais je veux aller en Europe, en finir avec cette mauvaise histoire », dit-elle.
Nadine, venue de Homs en Syrie, n’a pas essayé de franchir la frontière illégalement. Trop dangereux, dit-elle. Mais à quelques tentes de là, on tombe sur Abdullahay, qui lui a tenté deux fois depuis vendredi dernier. Mais à chaque fois s’est fait rattrapé par les soldats grecs qui l’ont dépouillé et renvoyé en Turquie.
Là il est à quelques mètres des forces grecques, bien visibles, fusil à la main derrière des barbelés. « Si tu fais rien et tu dis » hello my friend how are you, I love Greek » comme ça, y a pas de problème. »
Pour autant, malgré des conditions de vie déplorables, malgré le manque d’eau potable ou d’hygiène totalement inexistante, la plupart s’accroche à l’espoir qu’un de ces jours la frontière soit ouverte.
Et chaque camp s’accuse mutuellement de violences. Mercredi, des échauffourées auraient fait au moins un mort et plusieurs blessés du côté des migrants. Le camp est interdit aux journalistes.
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