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Tropicale Amissa Bongo: Paul Daumont, VRP du Burkina Faso

Paul Daumont lors de la troisième étape de la Tropicale Amissa Bongo, le 22 janvier 2020. Photo: Gautier Demouveaux / Tropicale Amissa Bongo
Texte par :
Farid Achache
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Le Burkinabè Paul Daumont participe à sa troisième Tropicale Amissa Bongo au Gabon. Le jeune licencié de l’AS Bessel à Ouagadougou rêve d’embrasser une carrière professionnelle après ses études. Rencontre.

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De notre envoyé spécial au Gabon,

Physique longiligne, port altier et tête pleine. Le Burkinabè Paul Daumont représente très bien son pays sur les routes du Gabon. D’ailleurs, avec l’Angolais Gabriel Cole, il s’est permis de faire faux bond au peloton pour une échappée de quarante kilomètres à travers la forêt équatoriale entre Mitzic et Ndjolé, lors de la troisième étape.

Privilégier les études

Si certains pourraient trouver cela anecdotique, pour lui, c’est toujours rassurant et bénéfique de se montrer. Il a d’ailleurs été désigné coureur le plus combatif du jour. « Rester dans le peloton, ce n’est pas trop mon truc », raconte joyeusement ce coureur de 20 ans, étudiant à Ouagadougou. Même si Paul Daumont souhaite avant tout privilégier ses études, il ne serait pas contre l’idée de faire une carrière au niveau professionnel.

Paul Daumont, qui se dit fier d’être ici, voit pour le moment les courses africaines, et la Tropicale en particulier, comme un tremplin. D’ailleurs, il n’hésite pas à citer en exemple l’Érythréen Natnael Berhane, vainqueur de l’épreuve en 2014 et qui a depuis participé au Tour de France. Le cyclisme semble être pour le Burkinabè un art de vivre qu’il pratique sans aucune forme de stress. « Je faisais du VTT, et j’ai découvert le vélo de route par hasard. Cela m’a beaucoup plu », raconte ce fils de logisticien.

Une enfance itinérante

Né à Bangui d’une mère centrafricaine et d’un père français, Paul Daumont a été amené à déménager régulièrement sur le continent en fonction des différentes affectations du père : la Centrafrique, le Cameroun, le Tchad, la Côte d’Ivoire et le Togo. C’est au Tchad que le papa achète son premier vélo avec des roulettes qui seront très vite inutiles.

« Paul m’accompagnait dans tous mes déplacements en brousse. Il a connu les soulèvements, les tentatives de coup d’État, il connait bien le bruit des tirs d’une kalachnikov. Ce qui explique certainement ses facultés d’adaptation à toutes les situations. Il voyage seul dans les avions depuis ses 8, 9 ans. Il a dormi de nombreuses fois avec moi dans la voiture lorsque nous étions bloqués par les pluies tropicales de l’Afrique centrale », a raconté son père à notre confrère Olivier Pron.

Le Burkinabè Paul Daumont.
Le Burkinabè Paul Daumont. Photo: Gautier Demouveaux / Tropicale Amissa Bongo
Il a représenté le Burkina Faso aux mondiaux de 2019

S’il connaît bien son continent, Paul Daumont a eu l’occasion de faire un séjour au Centre mondial du cyclisme, à Aigle en Suisse. Là-bas, il a pu mesurer tout le travail à accomplir pour embrasser une carrière professionnelle à la manière d’un Peter Sagan. « Il m’inspire, j’aime sa façon de courir et sa philosophie, avance-t-il. Sagan apporte beaucoup de fraîcheur au cyclisme actuel et le rend attrayant. C’est bien de voir quelqu’un casser un peu les codes sans réellement se soucier des autres. »

L’an dernier, Paul Daumont a remporté le Tour de Côte d’Ivoire et a eu l’honneur de représenter le Burkina Faso lors des championnats du monde sur route dans le Yorkshire. Malgré une course usante sous la pluie et dans le froid, il en garde un très grand souvenir. « C’est quelque chose de voir son nom inscrit sur la liste de départ d’un championnat du monde, dit-il les yeux grands ouverts. Quand on connait le nombre de coureurs qu’il y a dans le monde entier, et qu’on fait partie de ce petit groupe à représenter son pays, ça fait plaisir. »

Mais avant de goûter un jour aux pavés de Paris-Roubaix comme son idole, le garçon s’aguerrit au milieu des paysages du Gabon.

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