Transition au Mali : Des organisations de soutien à l’armée exigent le désarmement des groupes armés et la dissolution des associations à caractère ethnique
Meguetan Infos
Les responsables de 16 organisations de la société civile malienne étaient face à la presse, le samedi 09 avril 2022, à la Bourse du travail de Bamako pour exprimer leur soutien sans faille aux forces armées maliennes (FAMAS) dans leur lutte contre le terrorisme. Au cours de cette conférence de presse à l’allure d’un meeting, les conférenciers ont exigé le désarmement de tous les groupes armés et la dissolution de toutes les associations à caractère ethnique et géographique. En outre, ils exigent le cantonnement de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) et le NON renouvellement de son mandat.
Cette conférence de presse était animée par Sidi Soumaoro dit RAMSES, Sidiki Kouyaté, en présence des membres du Conseil national de transition (CNT) comme Adama Ben le cerveau, Aboubacar Sidick Fomba, Moulaye Keïta, des membres du M5-RFP comme Jeamille Bittar, Abdel Kader Maïga et d’autres personnalités.
Dans la déclaration liminaire lue par Sidi Soumaoro dit RAMSES, membre du CNT, il ressort que la guerre au Nord du Mali est la suite logique de l’intervention de l’OTAN (Organisation du traité atlantique nord) en Libye en 2011 avec ses cas de massacres, de déplacés et de réfugiés. Avant de rappeler que des centaines de villages ont été décimés, des milliers de civils et militaires maliens tués et le pays occupé à plus de 2/3 par les forces terroristes. « L’insécurité a gangrené tout le pays. L’État était au bord du gouffre. En clair, face à ce tableau très sombre, aux yeux du peuple malien, une rupture s’imposait. C’est ainsi que le peuple malien a décidé d’accorder tout son soutien à son armée nationale, seule institution républicaine encore crédible et s’est vu en harmonie avec elle surtout qu’elle n’est plus à la solde d’une quelconque classe politique, organisation internationale ou puissance coloniale. La nouvelle posture de nos forces de défense et de sécurité, c’est-à-dire leur réarmement matériel et moral en si peu de temps avec la diversification de ses partenaires a été perçue comme une heureuse initiative par tous les Maliens », a souligné Sidi Soumaoro. Depuis décembre 2021, dit-il, l’armée malienne a pris la décision d’aller à l’offensive, en traquant l’ennemi jusque dans ses derniers retranchements. Pour lui, cette situation de l’armée malienne a permis de protéger davantage les populations et de leur garantir une sécurité réelle, en témoigne le retour massif de plusieurs dizaines de milliers de réfugiés chez eux. «Paradoxalement, c’est en ces moments où nos FAMAS engrangent des victoires éclatantes contre le terrorisme que notre pays se heurte à des acharnements de part et d’autre. Les autorités françaises ont tout mis en œuvre pour empêcher le Mali de diversifier ses partenaires, la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) aussi bien que l’UEMOA lui emboîtant le pas s’acharnent contre l’État du Mali, en violation de leurs propres textes. Instrumentalisées par l’ex-puissance coloniale, elles prennent des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le Mali le 09 janvier 2022. Malgré la condamnation de ces actes barbares et injustes par les peuples africains et du monde, malgré la décision de sursis en exécution prononcée par la Cour de justice de I’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine), elles maintiennent toujours ses sanctions », a-t-il dit. Selon l’orateur, la montée en puissance des FAMAS pour faire du Mali un havre de paix, devient une épine dans la plante du pied des partenaires dont l’agenda est tout autre. «Malgré tout, les forces subversives persistent, car depuis un certain temps nous suivons avec beaucoup de consternation les allégations mensongères faisant état de tueries de civils par l’armée malienne dans une opération anti-terroriste dans la localité de Moura, région de Mopti, des affirmations démenties par la DIRPA (Direction de l’information et des relations publiques de l’armée) et par les habitants de la localité, qui s’en réjouissent plutôt. Nous, peuple africain du Mali, faisons observer ce qui suit : L’armée malienne, qui est multiethnique, poursuit bien sa montée en puissance dans le seul but de libérer le territoire national et assurer la quiétude à nos populations sans aucune distinction, ethnique, sociale ou communautaire ; Les allégations mensongères contre l’armée malienne visent un double objectif : saper le moral de nos forces et monter les communautés nationales les unes contre les autres », a souligné le conférencier.
16 organisations de la société civile malienne disent NON au renouvellement du mandat de la MINUSMA
Au cours de cette conférence de presse, Sidi Soumaoro a attiré l’attention des autorités de la transition sur la nécessité de combiner l’action militaire, politique, socio-économique et judiciaire en vue d’aller à une refondation réelle en prenant le temps nécessaire qui assurera au Mali sa souveraineté entière. «Conscients que cette lutte implacable que mènent nos FAMAS contre le terrorisme est une nécessité impérieuse, nous, peuples du Mali, réaffirmons notre soutien indéfectible à notre vaillante armée, qui défend nuit et jour notre territoire, protège nos vies au prix du sacrifice ultime. Nous appelons l’ensemble du peuple malien à redoubler de vigilance pour empêcher tout amalgame; demandons à nos autorités de la Transition de procéder à la fermeture de la Radio Mikado FM qui ne cesse d’entretenir la haine entre les différentes communautés du Mali, et faire de même pour tous les médias d’intoxication ; Exigions le cantonnement de la MINUSMA et le NON renouvellement de son mandat ; Saluons l’élimination de plusieurs centaines de terroristes à Moura ; cette victoire inédite, historique, héroïque constitue la plus grande victoire d’une armée contre le terrorisme en Afrique ; Exigeons le désarmement de tous les groupes armés et la dissolution de toutes les associations à caractère ethnique et géographique ; Exigeons la justice pour les martyrs tombés à Aguelhoc, les victimes lors des évènements du 21 mai 2014 à Kidal et tous les autres villages martyrs », a déclaré Sidi Soumaoro dit RAMSES. Selon lui, les onze soldats maliens retenus en otages par Ansar-dine, tués par un bombardement de l’aviation française dans la région de Kidal à Abeibara dans la nuit du 23 au 24 octobre 2017, les Maliens tués par la MINUSMA à Gao, les victimes de Serval à Konna, tout cela constitue une litanie de crimes jamais reconnus comme tel. Enfin, il dira que l’heure est au sursaut patriotique, panafricain pour contenir les forces du mal pour une Afrique libre et unie.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain