Transformation des groupes armés en parti politique: La perspective du HCUA n’est pas concevable selon des constitutionnalistes
Le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) veut se muer en parti politique. Cette information a été donnée en début de semaine lors de son congrès tenu à Kidal.Cependant vu leur posture actuelle de groupe armé, cette conversion souhaitée ne peut être effective selon des constitutionnalistes. Selon eux, c’est une vision qui ne peut voir le jour que si le groupe accepte de déposer les armes.
« Face à la réalité du terrain et pour répondre aux aspirations légitimes de nos populations, nous devrons réfléchir à une plateforme politique », a déclaré le secrétaire général du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad, Alghabass Ag Intalla, à l’ouverture du congrès du groupe dans la région de Kidal. Une déclaration qui depuis sa diffusion fait polémique.
Mais sur la question des observateurs sont catégoriques. « Au Mali, aucun article de la constitution ni de la chambre politique ne permet à un groupe armé de s’ériger en parti politique » ont-ils dit. Selon eux, la loi permet à tout citoyen malien de créer un parti politique, mais avec des critères bien définis. Ils soulignent aussi que même le ministère de l’Administration territoriale qui doit délivrer un récépissé de déclaration ne peut s’en tenir qu’à la loi.
Signataire de l’accord de paix issu du processus d’Alger, le HCUA, de même que les autres groupes membres de la CMA, après cinq ans de la signature de l’accord n’a ni déposé les armes ni cantonné ses combattants. Les quelques-uns qui ont été formés au compte de la CMA pour intégrer l’armée reconstituée ont été enlevés par des éléments non identifiés en début du mois de septembre dernier dans le centre du Mali, entre Douentza et Hombori.
Cependant cet appel du responsable du HCUAà fédérer davantage la CMA en un seul mouvement est fait au moment où la rivalité au sein de la plateforme continue. Le groupe se retrouve avec deux entités à cause des problèmes de leadership interne.
A. Haidara
Source: Le Comabat