Le technicien belge a de grandes ambitions pour les Aigles et se dit convaincu que la génération actuelle de la sélection nationale à toutes les qualités pour réussir
L’Essor : Vous venez de rencontrer le ministre chargé de la Jeunesse et des Sports. Quels sont les sujets qui ont été abordés lors de cette entrevue ?
Tom Saintfiet : On a discuté un peu de tout. J’ai eu une très bonne impression du ministre. Il est jeune et a beaucoup d’énergie et d’ambitions. Je vais travailler pour lui, pour le gouvernement, pour l’État et pour tout le peuple malien. Je suis heureux de cette rencontre. Je suis très content d’être ici parce que le Mali, depuis plusieurs années, à l’une des meilleures équipes en Afrique.
Comme entraîneur, on veut travailler avec des équipes qui peuvent gagner quelque chose, se qualifier pour les grands tournois et atteindre les quarts de finale, les demi-finales et plus. C’est les mêmes ambitions pour le ministère et pour la Fédération malienne de football. Sur les mêmes idées. Nous allons travailler ensemble pour nous qualifier pour la prochaine CAN.
Après, il y a six matches pour la Coupe du monde. Nous ne sommes pas dans une situation facile, mais tout est possible. Nous avons deux matchs à domicile et quatre à l’extérieur. Nous devons gagner tous les matchs et ça ne va pas être facile, notamment contre Madagascar, le Ghana et la Centrafrique. Ce ne sont pas des matchs faciles, mais tout est possible avec les qualités et les joueurs disponibles. Pour la CAN 2025, on doit commencer avec l’ambition d’écrire l’Histoire. Comme joueur, on peut jouer dans les grandes équipes, mais quand on joue pour l’équipe nationale, on peut écrire l’Histoire et rester dans la tête de tout le peuple en faisant quelque chose d’exceptionnnelle.
La CAN, c’est dans une année, il faut d’abord penser au Mozambique et à l’Eswatini. Ce sont deux matches très importants pour le Mali. Ce ne sont pas des matchs faciles. Dans la tête des gens, le Mali est mieux mais quand il joue contre les petites équipes, mais c’est très dangereux que quand on joue contre la Côte d’Ivoire, la Tunisie, parce que les joueurs sont motivés. Le Mozambique a battu la Guinée et l’Eswatini n’est pas une mauvaise équipe. Il faut se concentrer sur ces deux matches et après on verra pour le futur.
L’Essor : Qu’est-ce qui vous a motivé à postuler au poste de sélectionneur du Mali ?
Tom Saintfiet : Je vais normalement signer un contrat de deux ans. Pour moi, c’est un choix au début difficile parce que j’ai un contrat de deux ans avec les Philippines qui a été signé en février dernier et qui est financièrement très intéressant. Mais ma femme (l’épouse du technicien belge est une Zimbabwéenne, ndlr) m’a demandé qu’est-ce que je fais parce que je laisse beaucoup d’argent. Je suis un homme de sport, je veux gagner des titres, jouer les grands tournois, travailler avec les meilleurs, écrire l’Histoire. Je suis ici pour gagner des matchs, se qualifier à la CAN. Je veux me qualifier pour la Coupe du monde, c’est ma grande ambition comme entraîneur.
C’est pour cette raison que je suis ici. Ce n’est pas pour l’argent, parce que mon contrat avec les Philippines est nettement mieux sur le plan financier. Je suis ici, avec l’ensemble du peuple malien pour écrire l’Histoire, donner la fierté au peuple malien. Je pense que c’est possible. Il n’y a pas de matches faciles. En Afrique, on a vu qu’il n’y a pas de petites équipes. La concentration, le respect, la discipline sont très importants. Je suis à 100% sûr de toutes les qualités au Mali, on peut créer une équipe forte qui peut gagner chaque match et aller dans les grands tournois.
L’Essor : Avez-vous un mot pour le public malien ?
Tom Saintfiet : On a joué ici avec la Gambie en mars 2023. Quand on est arrivé, j’ai été émerveillé par l’hospitalité des Maliens. Les gens sont gentils et aimables au Mali. Dans la plupart des pays africains, quand on vient comme adversaire, il y a toujours un peu de difficultés. Ce n’est pas le cas au Mali. Ici, les petits garçons avec le ballon sont très gentils, le peuple, le staff, l’atmosphère, j’ai aimé. C’est un pays de football. Le peuple aime le football. Certains journalistes disent que je n’ai pas fait grand-chose à part en Gambie. Mais au Togo, en Éthiopie, en Namibie, j’ai créé quelque chose. Ce n’est pas la même qualité que le Mali. Je connais l’Afrique, je peux tout faire pour le peuple.
On va travailler ensemble. On ne va pas gagner chaque match, c’est clair, mais avec mon staff, on va tout préparer et ensemble on peut créer quelque chose. Si l’équipe obtient des résultats, c’est bon pour moi, mais aussi pour le peuple et tout le pays. Je pense que le Mali a les mêmes qualités que les grands pays en Afrique.
On va tout faire pour écrire l’Histoire. Je suis très content d’être ici, j’espère qu’il y aura des supporters positifs au stade. On ne gagnera pas tous les matchs, mais quelle que soit la situation, il devrait toujours rester positif et supporter l’équipe. Je vais également demander à mes joueurs d’être positifs, de respecter le pays, de faire tout pour le peuple.
Entretien réalisé par
Ladji Madiheri DIABY
L’Essor