C’est toujours un drame des rencontres en vacances : plus d’un Français sur deux se considère comme timide, ou l’a été dans le passé. Mais heureusement, la timidité, ça se soigne.
Une appréhension de l’inconnu ou de la « première fois », une situation qui n’est pas familière, provoquent la timidité. Ceux qui en souffrent évitent ces situations pour ne pas se sentir mal à l’aise, n’apprennent donc pas à les affronter, et… la timidité se perpétue. Avec des degrés qui vont d’une forme légère à celle qui handicape tous les rapports.
Il faut éviter les théories générales, qui tendraient à banaliser pour tout le monde les conséquences psychologiques et comportementales de la timidité.
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Les timides ne ressentent pas forcément le même degré de timidité envers toutes les personnes. Les exemples sont légion de présentateurs de radio timides invétérés dès qu’ils quittent le micro et d’acteurs pleins d’audace sur scène qui se révèlent des monstres de timidité en interview. On ne peut absolument pas mettre ce problème sur le seul dos de la génétique, parce qu’il est prouvé qu’un caractère plus ou moins renfermé provient plutôt du milieu dans lequel l’enfant a été élevé. La légende affirme que la timidité n’est pas un défaut… mais ce sont ceux qui ne sont pas timides qui la colportent. Ceux qui en souffrent tendent à percevoir leur propre timidité comme un défaut, et nombre d’entre eux sont mal à l’aise à cause de cela. Mais c’est vrai que beaucoup sont perçus comme des oreilles attentives, et réfléchissent davantage avant de parler.
Agir… en groupe
La timidité heureusement diminue progressivement avec l’âge et les expériences de la vie. Un enfant timide face aux personnes inconnues peut finalement perdre cette appréhension par la suite. Mais c’est dommage d’attendre de vieillir pour être débarrassé. Il ne faut, dans un premier temps, absolument jamais utiliser de médicaments. Ce que n’ont pas toujours fait nos médecins en ayant la main lourde avec ceux contre l’anxiété ; ce qui a fait de notre pays le premier consommateur au monde de cette catégorie de médicaments. Ils peuvent réduire momentanément le niveau d’angoisse, mais au risque d’effets secondaires et d’une dépendance, sans modification des peurs sur le fond. La solution viendra des thérapies dites « comportementales » dont on commence à avoir une très solide expérience. Leur but est d’apprendre à gérer ses peurs et affronter plus sereinement les situations sociales. L’idéal est de le faire en groupe, pour un « entraînement » sous forme de jeux de rôle à plusieurs. Un traitement efficace mais malheureusement peu disponible partout en France. L’angoisse est très forte, la démarche est parfois impossible au début. Restent des séances individuelles classiques.