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Tiébilé Dramé : L’homme-orchestre du gouvernement

Le chemin vers la paix est encore long et parsemé d’embuches, mais Tiébilé Dramé, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, est d’un optimisme contagieux. Et l’on ne peut que partager son espoir au regard des dernières résolutions du Comité de suivi de l’Accord d’Alger(CSA) du 19 janvier 2020. En quatre points, le CSA a balisé le chemin pour la restauration de l’Etat tombé en décrépitude depuis 2012.

Ainsi, les groupes armés et le gouvernement ont décidé ensemble de réviser l’Accord d’Alger dont l’application pose des problèmes depuis sa signature en 2015. Cette avancée significative vers la paix doit beaucoup à la ténacité de Tiébilé Dramé afin d’aplanir les divergences autour de cette question qui fâche. Cet engagement avait valu au chef de la diplomatie malienne des hostilités de la part de certains protagonistes qui ont fini par comprendre que Dramé cherche juste un large consensus au sujet certains aspects délictueux de l’accord.

Autre décision importante, c’est que toutes les parties sont d’accord pour le déploiement de l’armée reconstituée dans la région de Kidal. Et cela dans un bref délai! A cela s’ajoute l’organisation des élections législatives, la tenue de la révision de la Constitution de 1992 et les réformes politiques et institutionnelles bien après la révision de l’accord et les élections législatives qui doivent se tenir avant le mois de mai prochain.

Des observateurs estiment que ces décisions constituent de réelles sources d’espoir pour le retour de la paix dans les régions nord du pays où sévissent des groupes armés terroristes, des trafiquants de stupéfiants et de personnes. La touche de Tiébilé Dramé, un des hommes les plus « réseautés » du pays, est d’avoir mis chaque protagoniste face à ses responsabilités y compris les acteurs internationaux qui soutiennent le Mali dans sa longue quête de paix et de stabilité depuis plus de six ans.

Mais Tiébilé ne s’est pas limité au chaos des régions nord du pays, puisque la violence s’est étendue à d’autres localités. C’est encore lui qui s’est investi pour que la violence qui fait des ravages dans la région de Mopti soit circonscrite et endiguée à terme. Un plan de paix taillé sur mesure a été proposé afin que le gouvernement utilise à la fois l’action militaire et politique dans la gestion de l’insécurité dans cette partie du pays qui connait des drames humains insoutenables.

Le bout du tunnel est encore loin, mais le Mali est sur un chantier politique rassurant pour la première fois depuis l’éclatement de la crise multidimensionnelle. Tout cela est parti de la signature de l’Accord politique de gouvernance en mai 2019. Tiébilé qui a été l’artisan de cet accord de gouvernance est toujours resté fidèle à la ligne de conduite qui lui est propre : faire violence sur soi afin de mettre d’accord le plus grand nombre.

Dans la même veine, il a profité du Dialogue national inclusif pour expliquer le devoir d’ouverture du pouvoir envers les autres, ceux qui ne sont pas avec eux. C’est ainsi qu’il a affirmé que les signataires de l’Accord politique de gouvernance doivent poursuivre le dialogue avec leurs frères qui avaient choisi de boycotter les pourparlers. En somme, le chef de la diplomatie malienne fait preuve d’un engagement solide à rassembler les Maliens autour de l’essentiel : la patrie en danger.

Soumaila T. Diarra

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