Tentative d’incursion dans le DJATA LAND : SALIF KEÏTA inquiet des méthodes inquisitoriales de la sécurité d’état
Alerte ou petit moment de frayeur sans conséquence? Le rossignol de la musique malienne et vedette du show-biz international, Salif Keïta, est en tout cas persuadé que la Sécurité d’État l’a en ligne de mire. Conséquemment, il craint pour sa vie.
Le Djata Land, vous connaissez? C’est cette île dans le lit du fleuve Niger, côté rive droite, plutôt proche de Kalabancoro. Aménagée et soigneusement équipée par Salif Keïta, l’enfant du Mandé, c’est un endroit aux senteurs édéniques pour mélomanes avertis et autres gens férus de villégiature et d’escapades le temps d’un week-end. Petit paradis sans doute où l’on savoure en toute tranquillité les plaisirs loin des brouhahas de la ville. On ne peut y accéder que par une petite embarcation en permanence affrétée par le maître des lieux, ce qui donne aux visiteurs le sentiment de sûreté.
Mais voilà qu’un intrus aux intentions suspectes s’y est hasardé, provoquant panique et anxiété. Les faits se sont déroulés le dimanche 17 mai 2020, aux environs de 05 heures du matin. L’affaire aura duré trois bonnes heures avant de prendre fin vers 08 heures. Un homme, torse nu portant une simple culotte bleue, a été aperçu dans les eaux du Niger, nageant vers Djata Land. Il semblait précautionneux, selon les dires des premières femmes qui, tôt chaque matin, se rendent au fleuve. L’alerte est vide donnée et les responsables de la sécurité du domaine sont parvenus, après moult efforts, à extraire l’inconnu des eaux. Sans aucun doute, l’homme était un parfait nageur qui semblait être en mission de repérage. À quelles fins?
Il a prétendu être originaire de Gao, mais il parlait plutôt à la perfection la langue peulhe. C’est avec cette première intrigue qu’il sera remis à la brigade territoriale de la gendarmerie de Kalabancoro qui finira par découvrir, après avoir appelé le camp militaire de Kati, que c’est un ancien militaire libéré des services parce que devenu quelque peu maboule. Cette explication ne convainc pas totalement Salif Keïta et ses employés du Djata Land pour d’évidentes raisons. Quelques jours avant cette incursion suspecte, ils avaient en effet, durant quatre jours, observé une cylindrée V8 de couleur blanche qui venait régulièrement stationner face à Djata Land, comme par en repérer les points d’accès. En plus, Salif Keïta affirme avoir été averti qu’il est dans le collimateur de la Sécurité d’État en raison de ses dénonciations répétées du pouvoir en place, singulièrement ses interpellations publiques du président de la République. Le célèbre chanteur, qui n’est pas né de la dernière pluie, préfère simplement alerter l’ensemble du pays qui n’ignore pas les méthodes inquisitoriales de nos services dits de renseignements. Il dit surtout se confier à Dieu, au prophète, à la presse et à tous les Maliens. Dont acte.
Bogodana Isidore Théra