Tension de trésorerie au Mali : le ministre Boubou Cissé répond à ses détracteurs : « Depuis le mois d’avril, le trésor public s’est substitué à l’EDM-sa… Si on ne fait pas ça c’est tout Bamako qui va être dans le noir. »
Depuis quelques semaines, une gigantesque campagne médiatique et de dénigrement dont la cible n’est que le ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé défraie la chronique. Cette campagne est lancée par certains hauts cadres de la « galaxie IBKiste » contre le jeune ministre dans l’objectif clair de le distraire ou de l’abattre afin de mettre la main sur le Trésor public et satisfaire leurs ambitions démesurées. A ses détracteurs, le patron de l’hôtel des Finances a tenu à rétorquer.A la faveur de la conférence de presse sur la présentation du programme du FMI, le ministre de l’Economie des Finances, malgré un contexte difficile, Boubou Cissé a tenu à les mettre les points sur les « i ». Morceaux choisis.
En réponse à la question des confrères, qui s’inquiétaient de ce que les caisses de l’Etat soient vides, le ministre Boubou Cissé a été on peut plus clair. « Laissez les gens parler. Pendant que les autres parlent, nous nous sommes dans l’action. ». Carselon le ministre Cissé, quand on dit d’un Etat ou d’une entreprise qu’elle est en faillite, ça veut dire que qu’ils sont en cessation de paiement. Qu’ils n’arrivent pas à faire face à un minimum de charges qu’ils ont. Le premier étant les salaires, les pensions. Ensuite, un Etat en faillite est un Etat surendetté. Le chef de mission du FMI, Boriana Yontcheva, dans sa présentation, a fait ressortir cela. « Nous ne sommes pas un Etat surendetté ou qui n’arrive pas à faire face au remboursement de sa dette. Nous ne sommes pas un pays en banqueroute. Les salaires sont payés régulièrement dix jours avant même la date légale pour le paiement des salaires qui est le 30 du mois. Le 20 ou le 21du mois, les salaires sont positionnés au Trésor public, les pensions sont payées en République du Mali avec une somme globale d’environ 50 milliards de F CFA par mois. Donc, un Etat qui est en faillite ou en cessation de paiement ne peut pas faire face à cette prise en charge basique si ce qui est dit dans la rue ou par d’autres était vrai. Nous remboursons normalement nos dettes aussi tous les mois. Tous les mois, il y a des échéances de remboursement de dettes. Nous arrivons à les rembourser. Si vous voyez que le Mali va sur le marché pour lever des fonds, le dernier en date, il y a quelques mois. Nous avons cherché 70 milliards, nous avons eu 103 milliards de F CFA pratiquement parce que notre signature est crédible. La crédibilité dans les signatures est du fait qu’il n’y a jamais eu de défaut de paiement dans les dettes en ce qui nous concerne en tant que pays. Aujourd’hui, on parle de paiement de la dette intérieure en 2017 à part un seul marché qui reste, il n’ya pas d’arriérés de paiement au niveau de la Direction Nationale du Trésor et de la Comptabilité Publique. Donc, on ne peut qu’avoir une réaction de sérénité face à cette intoxication parce que ce n’est plus notre rôle d’essayer de nous justifier. Chacun de nous peut le constater à la fin du mois. Il est important de préciser qu’il ya des tensions de trésorerie, qui ne sont pas cachées. Cela a fait que nous avons pris certaines décisions. Ce ne sont pas des décisions qui plaisent mais ce sont des décisions qui sont nécessaires pour toute personne qui a la charge de la gestion des derniers publics. Cette tension de trésorerie peut aussi s’expliquer du fait qu’il y a des dépenses qui n’étaient pas prévues dans le budget d’Etat mais que l’Etat a dû prendre en charge comme par exemple le fait que depuis le mois d’avril, Te trésor public s’est substitué à EDM pour faire face à ses créances. Si on ne faisait pas ça, c’est tout Bamako qui serait dans le noir. Parce que les fournisseurs ont menacé de fermer la fourniture d’énergie et d’hydrocarbures. Donc, si on vous dit combien on a mis entre avril et aujourd’hui dans l’EDM pour faire face à ses créances en partie qui n’étaient pas prévues dans le budget… Ça vous donnera une idée à ce à quoi nous faisons face. Ce qui nous amène à faire des ajustements budgétaires. Je ne nie pas les tensions de trésorerie mais de là à faire une relation de causalité de faillite on est très loin de là. » a-t-il conclu.
B. Dembélé