Tchad: les funérailles d’Idriss Déby Itno en présence de plusieurs chefs d’État
RFI
Avec notre correspondant à Ndjamena, Madjiasra Nako
Onze chefs d’États parmi lesquels le Français, Emmanuel Macron, le Congolais Félix Tshisekedi, le Nigérien Mouhamed Bazoum ou encore le représentant de la diplomatie européenne Josep Borrell sont à Ndjamena pour la circonstance. Une absence remarquée, celle du Congolais Denis Sassou Nguesso qui a invoqué des raisons familiales.
À l’arrivée de la dépouille mortel à 9h sur place de la nation, Idriss Déby recevra les hommages de sa famille biologique, politique, de ses compagnons d’armes puis des chefs d’États étrangers qui seront présent place de la nation, en face du palais présidentiel où des tentes ont été dressées.
Ensuite le vice-président du conseil militaire de transition, le général Djimadoum Tiraina, un des fidèles d’Idriss Déby qui a été son dernier ministre de la Défense, va prononcer l’oraison funèbre.
Les attributs de maréchal seront déposés sur le cercueil pendant que vont tonner 21 coups de canons pour saluer la mémoire du disparu.
La dépouille sera remise à la famille, le temps d’une prière à la grande mosquée de Ndjamena avant le départ pour Amdjarass, non loin de son village natal où le corps d’Idriss Déby Itno reposera désormais.
Macron et Déby, une relation de proximité
Avant son départ pour la capitale tchadienne, Emmanuel Macron s’était entretenu par téléphone avec Hinda Déby, l’épouse d’Idriss Déby. Puis, dès son arrivée dans la capitale tchadienne, il a rencontrré en tête-à-tête le fils du défunt président, Mahamat Idriss Déby qui dirige désormais le conseil militaire de transition.
Ce matin, il assistera aux obsèques d’Idriss Déby en compagnie de Franck Paris, son conseiller Afrique et de Jean-Yves Le Drian, son ministre des Affaires étrangères.
Emmanuel Macron aura entretenu pendant près de quatre ans une relation de proximité avec Idriss Déby, allié indéfectible de la France depuis 1990. Un premier tête-à-tête à l’Élysée à l’été 2017 rapidement suivi d’une conférence de donateurs pour aider le pays en difficulté financière. À peine installé à l’Élysée, Emmanuel Macron choisit de perpétuer le lien établi avec Idriss Déby par ses prédécesseurs.
Le président tchadien a fait de la diplomatie militaire un axe central de sa politique. Stratégie d’autant plus payante qu’en 2017, la France décide d’accélérer la mise en œuvre de la force conjointe du G5 Sahel. Plus aguerrie que ses homologues sahéliennes, l’armée tchadienne va jouer un rôle central dans cette nouvelle entité alors que les soldats tchadiens sont déjà parmi les plus nombreux au sein de la Minusma.
Dans ce contexte, Emmanuel Macron peut difficilement se passer d’Idriss Déby à qui il rend visite fin 2018. Paris vole même à son secours début 2019 alors que son pouvoir semble menacer par les rebelles. L’aviation française bombarde une colonne de l’UFR venue de Libye. La France aura beau demander au président tchadien d’organiser les élections législatives qu’il repousse depuis 2015, Idriss Déby fait longtemps la sourde oreille. Comme il tarde à respecter un autre de ses engagements : celui d’envoyer 1200 soldats dans la zone dite des trois frontières. Mis en difficulté par les attaques de Boko Haram, Idriss Déby a fait comme souvent monter les enchères et réclamer un appui sonnant et trébuchant de son éternel allié.
Selon l’Élysée, Macron s’est aussi entretenu jeudi soir avec le président de la transition malienne, le président mauritanien et le celui du Niger. Puis avec Moussa Faki Mahamat le président de la commission de l’UA.