Tchad: la classe politique mitigée à l’annonce de la date des législatives
Jean-Luc Bénoudjita, premier vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le 14 février 2020 à Ndjamena, Tchad. RFI/Aurélie Bazzara
Texte par :
RFI
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Les élections législatives se tiendront le 13 décembre 2020, a annoncé la Céni qui a dévoilé son chronogramme vendredi 14 février. Initialement prévus en 2015, ces scrutins ont été repoussés à plusieurs reprises. Cette fois, la date du scrutin est jugée « réaliste », même si une partie de l’opposition évoque déjà un possible glissement du calendrier.
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Avec notre correspondante à Ndjamena, Aurélie Bazzara-Kibangula
Plusieurs avant-projets de calendrier électoral de la commission avaient été rejetés par la classe politique, qui évoquait l’impossibilité d’organiser un scrutin pendant la saison des pluies et des délais trop brefs.
Si l’ensemble de la classe politique juge cette fois-ci réaliste la tenue des législatives le 13 décembre, une partie de l’opposition soulève quelques bémols. À commencer par le financement, selon Saleh Kebzabo, président de l’UNDR. « La Céni doit se déployer dès lundi prochain dans les provinces pour l’installation des sous-Céni communales. Il n’y a pas d’argent. Dans l’exécution des tâches, il y aura un problème. »
Pour François Djékombé, président de l’Union sacrée pour la République, jeune parti d’opposition, c’est la révision du fichier électorale qui pose problème.
« On pourrait très bien organiser un recensement général. Ça nous permettrait d’avoir un fichier fiable. Vous allez simplement actualiser la liste, mais tous ceux qui sont morts, tous ceux qui ont voté en 2016 qui sont allés à l’extérieur… Qu’est-ce que vous allez faire avec tout ce monde-là ? »
Jean-Bernard Padaré, porte-parole du MPS, balaye ses accusations et affirme que le parti au pouvoir est prêt à faire campagne. « Cette opposition, elle est représentée au sein de la Céni, au sein du CNDP à parts égales. Nous pensons que c’est un procès d’intention, comme d’habitude. Par conséquent, ça ne nous intimide pas. Nous, en tout cas, nous sommes en ordre de bataille et nous allons suivre l’exécution du chronogramme. »
Dans les rangs des diplomates, on se réjouit que ce calendrier fixe enfin « un cadre sérieux pour avancer vers la tenue d’un scrutin », tout en se demandant si les opérateurs techniques vont pouvoir tenir les délais.