Syrie: MSF alerte sur la situation dans le camp d’al-Hol
Dans un communiqué publié le mercredi 22 mai, l’ONG dénonce la situation humanitaire dans le camp d’al-Hol, dans le nord-est de la Syrie où sont retenues 73 000 personnes, dont 94% sont des femmes et des enfants d’anciens jihadistes du groupe Etat islamique.
Pour Médecins sans frontières, la situation dans le camp d’al-Hol est « alarmante ». « Vu l’étendue des besoins, les services médicaux sont largement insuffisants, l’eau manque, il fait une chaleur très forte », prévient Sophie Désoulières, conseillère aux affaires humanitaires pour l’ONG, interrogée par RFI.
Près de 73 000 personnes s’entassent au milieu des tentes, dont 94% sont des femmes et des enfants d’anciens jihadistes, combattant pour le groupe Etat islamique.
Un camp qui compte également 11 000 ressortissants étrangers, dont 7 000 enfants et dont les besoins humanitaires élémentaires ne sont pas assurés. « La situation est encore plus alarmante dans ce qu’on appelle « l’annexe », cet espace où sont détenus des femmes et des enfants qui ne sont ni syriens, ni irakiens, poursuit Sophie Désoulières. Eux n’ont pas accès à des soins médicaux, à des cliniques qui peuvent fonctionner 24h/24h comme dans le camp principal et donc on est face à des situations où des femmes accouchent dans leur tante, où des enfants souffrent énormément de malnutrition avec des conséquences potentiellement dramatiques. »
► À lire aussi : En Syrie, des conditions de vie alarmantes dans le camp surpeuplé d’al-Hol
Pour MSF, il faut donc que les organisations internationales s’engagent plus et que les États concernés prennent leur responsabilités. « Dans un premier temps il est évident qu’il faut absolument augmenter l’aide humanitaire, précise Sophie Désoulières. Il y a des besoins importants dans tout ce qui est services médicaux, d’eau également, en termes de quantité, mais aussi de qualité, d’éducation pour les enfants. La deuxième chose, c’est qu’il faut que la population puisse avoir accès aux services qui sont disponibles en dehors des camps. » Or pour l’instant, celle-ci est détenue dans un espace dont elle ne peut pas sortir.