“Quand j’étais plus jeune, j’étais avec une fille… On a eu un enfant à 16 ans. On était trop jeunes, c’était compliqué pour elle aussi.” La jeune mère a placé le bébé à la DDASS. “Mais elle ne m’avait pas averti. Elle l’a placé et elle m’a prévenu après”, regrette Soprano.

“L’enfant est né sous X. C’est un peu plus compliqué pour moi, parce que je n’ai aucun droit. La loi française fait que si l’enfant est né sous X et que je ne l’ai pas reconnu, je ne suis pas le père, je ne suis rien, je ne peux rien faire… Du coup, c’est le truc qui m’a fait le plus mal.”

Soprano, âgé de 41 ans aujourd’hui et heureux père de trois enfants de 12, 11 et 8 ans, espère retrouver cet enfant un jour. “Je ne sais pas s’il est vivant, s’il est en bonne santé”. S’il a appris à vivre avec ces questions sans réponses, Soprano admet qu’il a parfois envisagé de “s’enlever la vie”. “Heureusement que la musique était là.”

Il a consacré un titre à cet enfant dont il ne sait rien: “Puisqu’il faut vivre”, sorti en 2007. “J’avais besoin de chanter et de parler à cet enfant, de lui dire: Un jour, peut-être, je te retrouverai.” Il espère toujours, confie-t-il, “comme tous les papas”.