Chassez le naturel, il revient au galop. Cette citation sied manifestement avec la Société de Patrimoine Ferroviaire du Mali-SOPAFER, dans l’incapable depuis quatre mois de payer le salaire de ses travailleurs. Ce n’est pourtant pas faute de recettes. Et pour cause, de son miraculeux démarrage à son arrêt brutal, le train voyageur, selon des indiscrétions du milieu des cheminots, était même devenu un service d’assiette. De bonnes sources, en effet, au cours de ses quelques mois de bourdonnements, sa cagnotte aurait été approvisionnée pour plusieurs centaines de millions de nos francs, notamment par les travailleurs qui n’ont ménagé aucun effort pour que la reprise soit effective. Seulement voilà : alors que le train est à nouveau à l’arrêt, quatre mois de salaire des travailleurs restent en souffrance. Pourtant pour sa relance, 16 milliards FCFA ont dû être mobilisés sous l’égide du président de la Transition. Aucune explication n’a été fournie sur la destination de cette somme pharaonique, mais une chose est sure : elle n’a pas servi au paiement des salaires d’un personnel qui, depuis quatre mois, tire le diable par la queue.
Alors que la direction de la Sopafer est incapable de payer les salaires de son personnel, elle prend soin du petit confort du DG et de son adjoint. C’est du moins ce que laisse penser l’achat, il y’a moins de huit mois, de deux véhicules flambants neufs estimés à plusieurs millions de nos francs, au compte d’une société qui était à l’arrêt depuis 4 ans.
Et avec l’arrêt du trafic ferroviaire, tout porte à croire que le bout du tunnel est encore loin pour les cheminots, à moins que Koulouba ne remette la main à la poche.
Amidou Keita
Le Témoin