Soirées « bunga-bunga » : Silvio Berlusconi acquitté dans un procès pour corruption
Meguetan Infos
Le parquet de Milan avait réclamé une peine de six ans de prison contre Silvio Berlusconi, 86 ans, accusé de subornation de témoin et faux témoignage dans ce procès baptisé Ruby-ter.
ITALIE – L’ex-chef de gouvernement italien Silvio Berlusconi, accusé d’avoir corrompu des témoins pour mentir sur ses sulfureuses soirées « bunga-bunga », a été acquitté ce mercredi 15 février par un tribunal de Milan.
« Je ne peux qu’être extrêmement satisfait », a réagi auprès des journalistes l’avocat de Silvio Berlusconi, Federico Cecconi, alors que le parquet avait réclamé une peine de six ans de prison contre le sénateur de 6 ans, accusé de subornation de témoin et faux témoignage.
Le « Rubygate » et ses multiples procès
Pour le milliardaire, qui glisse doucement vers la sortie de la vie politique italienne mais qui s’est à nouveau fait remarquer dimanche par un commentaire virulent anti-Zelensky, il s’agit là d’une énième affaire parmi les innombrables procès qu’il a affrontés ces dernières décennies, et qu’il a le plus souvent gagnés.
Ce procès concerne l’un des volets du scandale « Rubygate » et des fameuses soirées « bunga-bunga » que Silvio Berlusconi organisait avec des jeunes femmes, rétribuées, dans sa luxueuse villa des environs de Milan (nord).
Le premier procès Ruby, plus connu comme « Rubygate », du nom de la jeune Marocaine Karima El-Mahroug, dite Ruby, a valu à Silvio Berlusconi une condamnation en première instance, en juin 2013, à sept ans de prison pour prostitution de mineure et abus de pouvoir. L’ancien chef du gouvernement a toutefois été définitivement acquitté en mars 2015 par la Cour de cassation dans ce volet.
Le procès Ruby-bis concerne deux proches de Silvio Berlusconi accusés de lui avoir fourni de jeunes prostituées pour ses soirées, condamnés en appel à quatre ans et sept mois de prison pour l’un et à deux ans et dix mois pour l’autre.
Le procès Ruby-ter porte d’une manière générale sur les versements présumés effectués par Silvio Berlusconi à diverses personnes, jeunes femmes et musiciens ayant participé à ses soirées, en échange de leur silence lors des précédents procès.
« Sultan » et « concubines »…
Selon le parquet, le silence de ces jeunes femmes a coûté à Silvio Berlusconi des millions d’euros entre 2011 et 2015, dont une part importante pour la seule Ruby, mineure lorsqu’elle a participé aux fameuses soirées : argent liquide, cadeaux, voitures, mise à disposition de logements, paiement de factures et de frais médicaux.
La défense de Silvio Berlusconi affirme que l’argent était une indemnisation pour atteinte à la réputation des personnes impliquées dans l’affaire, et insiste sur le fait qu’il est jugé « pour le crime de générosité ».
Selon le quotidien Corriere della Sera, un agent qui représentait plusieurs de ces femmes a déclaré que plusieurs d’entre elles avaient avoué avoir été payées pour mentir sur ces soirées.
Dans deux volets séparés de ce procès, Silvio Berlusconi avait été acquitté en 2021 à Sienne et en 2022 à Rome de l’accusation de subornation de témoin.
SOURCE: https://www.huffingtonpost.fr/