Situé sur les bords du Bani, non loin de Djenné, le village de Sofara est confronté à une insécurité orchestrée par les groupes djihadistes. Avec cette insécurité, les cultivateurs vivent déjà une psychose liée au déroulement de la prochaine agricole.
La campagne agricole de l’année dernière à Sofara a été très mauvaise du fait de la montée des eaux qui a causé des inondations. Mais l’autre facteur, c’est la volatilité de la situation sécuritaire dans la zone.
Selon la population, lors de la campagne agricole de l’année dernière, les groupes djihadistes composé essentiellement de Peuls surtout natifs de la zone ont exigé aux paysans sur chaque hectare récolté 10 sacs comme aumône. Et tout cultivateur qui refuse de se soumettre à ce diktat verra son champ brûlé, y compris les semences. Ainsi, plus de 200 hectares des terres arables ont été brûlés lors de la campagne dernière.
Alors que la nouvelle campagne agricole s’annonce à grands pas, on assiste à une sorte de psychose au sein de cette population. “Pour cultiver cette année, il faut aller signer un pacte avec les groupes djihadistes sinon ton champ sera brûlé”, assure un confrère sur place à Sofara.
Le sous-préfet de Sofara promet que tout sera mis en œuvre pour que cette année, la campagne agricole dans la zone soit bonne.
Ousmane Mahamane
(De retour de Sofara)
Mali Tribune