C’est la chute quasi assurée pour cette compagnie aérienne qui a tant suscité les espoirs de désenclavement des régions reculées du Mali. Sky-Mali, il s’agit d’elle, n’est visiblement plus que l’ombre d’elle-même avec une descente abyssale que traduisent les ajournements incessants de vols et de rendez-vous au grand dam d’une certaine clientèle abonnée aux airs du fait de l’insécurité et de l’état crasseux des infrastructures routières. Difficile d’en connaître les raisons profondes, mais il semble que la compagnie n’ait jamais su s’adapter à la donne consécutive à l’embargo sous-régional ainsi qu’à l’inflation des prix provoquée par les fluctuations du cours mondial des hydrocarbures. Il s’en est suivi une misère économe aux frais des passagers des vols intérieurs auxquels ceux des minibus de Bamako n’ont rien à envier en termes de confort. Ils sont souvent entassés dans les appareils et sont même sevrés d’aération pendant tout le temps que durent les embarquements avant de prendre les airs pour de longues heures ou minutes au long desquelles une seule bouteille d’eau est servi aux clients. À cette misère économe de carburant et de vivres s’ajoute l’économie de certains services qu’une compagnie aérienne ne peut se permettre sans jouir d’un monopole total des dessertes. C’est effectivement le cas pour SKY Mali, qui use et abuse de la dépendance de sa clientèle au point de lui offrir une assistance au sol de la plus piètre qualité imaginable. Il existe ainsi des aéroports où les bagages en soute s’entassent sur des dunes de sable, obligeant les passagers à la bousculade pour l’identification de chaque talon.
Les recettes de carburant reprennent de l’envol
À la pompe, les tarifs d’hydrocarbures demeurent inchangés depuis qu’ils ont prix de l’envol suite aux nouvelles structures réclamée à cor et à cri par les importateurs à coups parfois de pénuries artificiellement suscitées. Le consommateur ordinaire ne tire ainsi aucun profit de la baisse drastique des cours à l’international et continue de payer le litre de l’essence et du gasoil à un prix avoisinant les 1 000 francs CFA. Les recettes publiques s’en sortent beaucoup mieux, en revanche, au bénéfice notamment d’une réadaptation systématique du régime de la fiscalité aux portes. Il nous revient de bonne source, en clair, que les hydrocarbures, depuis quelques temps, ont arrêté de tirer les recettes douanières vers le bas. De 60 000 francs CFA par citerne, il y a de cela quelques mois, les gains par véhicule atteignent de nos jours jusqu’à 3 millions de nos francs. C’est le résultat, selon des sources douanières, d’une normalisation du cours mondial des hydrocarbures, après une précédente hausse vertigineuse ayant entraîné une double conséquence : une baisse des recettes publiques consécutive au renoncement à certains droits de douane ainsi qu’une hausse incontournable des prix à la pompe.
Rassemblées par la Rédaction
Le Témoin