Situation politique du Mali : La grande diversion de l’opposition
Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), dirigé par le candidat malheureux de la présidentielle dernière, Soumaila Cissé, et la Coalition des Forces Patriotiques (COFOP), conduite par le putschiste, le Général Moussa Sinko Coulibaly, se sont mis ensemble pour disent-ils « défendre le Mali ».
Dans cette logique, une conférence de presse unitaire a été organisée pour dénoncer à la fois le projet de loi portant prorogation du mandat des députés et les réformes institutionnelles, initiées par le Gouvernement de SoumeylouBoubèyeMaiga. Ensuite, ces deux entités de l’opposition ont projeté un meeting le 16 novembre dernier. Celui-ci a été interdit par le pouvoir. Malgré tout, les opposants ont tenu à organiser leur manifestation. Résultat : le meeting a été empêché par les Forces de l’ordre, avec des jets de gaz lacrymogène, occasionnant la blessure d’un député SADI, admis à la clinique Pasteur.
L’occasion était donc bonne pour l’opposition de crier à la répression. Dans la foulée, elle a pondu un communiqué, annonçant une série d’actions qu’elle envisage d’entreprendre pour protester contre « la répression ».
Primo elle fait croire qu’elle portera plainte devant la justice contre le Premier Ministre SoumeylouBoubèyeMaiga, le Général Salif Traoré, le Commissaire divisionnaire, Siaka D. Sidibé, directeur de la police du District, le Commissaire principal, Siriman dit Bah Tangara, commissaire du premier arrondissement de Bamako pour « violation de la Constitution et de la loi, coups et blessures volontaires ayant entrainé de graves lésions ».
Secundo, elle va demander que leurs députés d’interpeller le Gouvernement devant l’Assemblée nationale. S’y ajoute une requête relative à la demande d’une enquête parlementaire internationale : Le CIP-UEMOA, le Parlement de la CEDEAO, de l’UA, de l’UIP et de l’APF.
Toutes ces instances seront associées, selon les opposants, à la Commission d’enquête. Ce n’est pas tout. Elle projette une marche dite populaire le 4 décembre pour « la fin de la violation des libertés ».
Quel ridicule ? Quelle diversion ? Quel fantasme ? Quel bluff ?
L’opposition malienne se rend ridicule à travers de telles mesures. En fait, elle fait de la diversion, n’ayant aucune solution viable aux difficultés qui assaillent le pays. Tous les jours, des militaires maliens meurent, sans comprendre pourquoi ils sont tués, pour paraphraser le poète. Tous les jours, des civils maliens sont tués par des djihadistes, des terroristes, des mines anti-personnel, des attentats kamikazes, des voitures piégées, sans que l’opposition malienne ne lève le petit doigt à fortiori prendre des mesures radicales comme celles-là. Ce qui l’intéresse, c’est bien son confort.
En effet, parce que traquée, gazée et blessée par la police, l’opposition remue ciel et terre alors que nos compatriotes tombent régulièrement sous les balles de l’ennemi, sans qu’elle n’annonce ni marche, ni interpellation, ni commission d’enquête, encore moins une invite des structures parlementaires régionales et internationales à une commission d’enquête.
Les effets d’annonce de l’opposition relèvent du « Bagabaga », c’est-à-dire de l’intimidation. Elle se donne une force, un poids, une influence internationale, quelle ne possède guère. Ce sont des mesures captivantes pour tenter de se légitimer, d’obtenir par la rue ce que le peuple lui a refusé par les urnes.
Composée d’entités hétérogène, l’opposition malienne, dont une partie reconnait le président de la République (La COFOP), et une autre (FSD), pas du tout, travaille, pour déstabiliser le régime d’IBK, l’empêcher de dérouler son programme, intitulé : « Notre grand Mali avance ». Pendant qu’IBK veut aller de l’avant, l’opposition essaie de le tirer vers le bas. A ce rythme, touchons du bois, le pays avancerait difficilement, au risque de s’arrêter ou de disparaître. Que cela ne plaise à Dieu !
El Hadj ChahanaTakiou