Après la distribution massive de grades, place à l’octroi tous azimuts de dignités en tous genres. La semaine dernière, en effet, les hautes autorités de transition s’illustraient par des reconnaissances et manifestations spectaculaires de générosité. De nombreux nouveaux chevaliers de l’ordre national ont vu le jour et grossi les rangs des anciens, tandis que d’autres sommités ramassaient connaissaient des avancements à la pelle. À un point tel qu’il n’y aura nul besoin de réclamer un bilan de la Transition à ses dirigeants actuels, et pour cause : dans tous les domaines d’activités on a une indication de la note qu’ils méritent, s’il faut en juger par l’accession de leurs responsables respectifs aux dignités les plus enviables. Le Premier ministre devient ainsi Grand Officier en dépit d’un rendement de chef de gouvernement au rabais, puis d’autres membres de son équipe accèdent dans son sillage à d’autres noblesses en étant pourtant en deçà des attentes populaires dans leurs secteurs respectifs. Bref, une banalisation manifeste du mérite, qui se traduit également par la présence dans la même loge de récipiendaires de circonstances et de grands commis ayant blanchi sous le harnais. Les premiers n’ont de mérite que leur rôle de bouclier d’une autorité de fait, alors que les seconds ont servi toute leur carrière professionnelle de boussoles à l’administration. Il faut admettre néanmoins qu’une telle maldonne n’a d’égale en la matière que la légèreté par laquelle un certain Général ATT s’était illustré à l’apogée de sa gloire.
La Rédaction
Source : Le Témoin