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SIDI BRAHIM OULD SIDATI: Ceux qui ont fait le coup

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Sidi Brahim Ould Sidati, président de la Coordination des mouvements de l’Azawad, qui regroupe les Mouvements touareg et arabes, a été exécuté à Bamako. Il y a ceux qui n’ont rien à gagner avec sa disparition et ceux qui devraient se justifier et faire la preuve de leur innocence.

 

La Coordination des mouvements de l’Azawad n’est pas, comme toutes les organisations du genre, un mouvement uni et homogène. Même s’il présente face à l’extérieur un visage uni.

Au sein de la CMA, il y a les « Algériens », les « Libyens » et les « Maliens ». Ces derniers ont moins de légitimité aux yeux des autres, mais, sont indispensables pour rendre au mouvement une image nationale et rassurante.

Sidi Brahim Ould Sidati n’était pas un va-t-en guerre, même si on se rappelle ses passes d’armes avec Tiébilé Dramé, alors ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Il était un des plus petits dénominateurs communs. Sa disparition, surtout de cette sorte créée plus de problèmes.

A défaut de savoir qui en est l’auteur et pourquoi, dans l’immédiat, on peut tout au moins épiloguer sur les raisons.

Dans un premier temps, au moins on peut savoir qui n’a pas fait le coup et qui a le plus à perdre avec sa disparition.

C’est d’abord le gouvernement malien. L’assassinat de Sidi Brahim Ould Sidati, de surcroît à Bamako, met Koulouba dans une position inconfortable, et lui ôte un interlocuteur au fait de la situation, résolument engagé dans la recherche de la paix. Sa disparition est pour Bamako, la perte d’un interlocuteur avec qui un long trajet avait déjà été fait. Le Gouvernement peut donc être mis hors de cause.

Une autre entité qui n’a rien à gagner, ce sont les mouvements djihadistes. Sidi Brahim Ould Sidati n’était pas un enjeu pour eux. Il ne leur faisait pas ombrage et n’était pas sur le même registre qu’eux. Mieux, ils ont à perdre avec sa disparition, dans la mesure où, ayant besoin de courroie de transmission, ils n’ont aucune emprise sur qui peut le remplacer. Les Mouvements djihadistes sont à mettre hors de cause.

Maintenant, ceux qui ont besoin de se justifier. Il y a d’abord la CMA. Le mouvement compte beaucoup de faucons qui voyaient au processus de paix actuel, une capitulation, une démarche contraire à leur engagement.

Certains ont pris leur distance avec le Mouvement, pendant que d’autres ruent dans les brancards. « Les réunions étaient souvent très difficiles. On passe plus de temps à faire la preuve de sa bonne foi. On est insulté tout le temps », affirme un membre de la CMA. « C’est une perte très importante pour la CMA. A ce stade, on ne peut que penser que c’est la CMA elle-même qui a été ciblée, à travers sa première personnalité », a dit Almou Ag Mohamed, porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad à un confrère. Pour autant, le Mouvement devra s’expliquer plus, avec la courte espérance de vie de ses présidents.

L’Algérie également devra s’expliquer. Elle ne supporte pas de ne pas avoir une prise totale sur le processus de paix lui-même. A ce jour, aucun Malien ne lui accord la bonne foi. L’Algérie devra nous convaincre qu’elle n’y est pour rien dans cet assassinat.

Alexis Kalambry

Source: Mali Tribune

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