SENEGAL-POLITIQUE / Crise politique : Abdou Diouf prône une “application à la lettre” des dispositions de la Constitution
APS
L’ancien président de la République, Abdou Diouf, appelle les citoyens et la classe politique et dirigeante du Sénégal à faire preuve de retenue et d’intégrité tout en œuvrant en faveur d’une application à la lettre des dispositions de la Constitution.
“Je demande au peuple sénégalais, à sa classe politique et à ses dirigeants de faire preuve de retenue et d’intégrité en appliquant à la lettre les dispositions de notre Constitution tout en préservant les libertés publiques acquises de haute lutte dans la construction de notre démocratie”, a indiqué le successeur de Léopold Sédar Senghor.
Dans une lettre publiée lundi, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, son successeur à la tête du Sénégal, ont invité l’ensemble de la classe politique ainsi que la société civile à participer au dialogue national lancé par le chef de l’Etat, Macky Sall, pour “des discussions franches et loyales”, afin que “la prochaine élection présidentielle du 15 décembre 2024 soit tenue dans des conditions parfaitement transparentes, inclusives et incontestables”.
En raison des commentaires suscités par cette sortie publique, Abdou Diouf dit constater “avec regret et tristesse”, que la lettre publiée avec sa signature et celle du président Abdoulaye Wade suscite beaucoup d’incompréhension.
“Je tiens à préciser, afin qu’il n’y ait aucune équivoque, que le Conseil constitutionnel que j’ai créé en 1992 reste le garant ultime de nos institutions et de notre démocratie”, a fait valoir Abdou Diouf.
Il a insisté sur le fait qu’il appartenait au Conseil constitutionnel à lui et à lui seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s’imposent à tous concernant le calendrier électoral et le respect de la durée du mandat présidentiel.
La montée soudaine de la tension politique au Sénégal est survenue après que le chef de l’Etat, Macky Sall, a annoncé le 3 février l’abrogation du décret qu’il avait signé pour convoquer le corps électoral, le 25 février.
Pour expliquer sa décision, le président Macky Sall a invoqué des suspicions de corruption agitées à l’encontre de certains juges du Conseil constitutionnel au sujet du rejet du dossier de candidature de son candidat à l’élection présidentielle Karim Meissa Wade.
Cette annonce a été suivie deux jours plus tard par le vote d’une loi reportant au 15 décembre l’élection présidentielle du 25 février.
Des députés de l’opposition ont introduit deux recours pour réclamer l’annulation de cette loi adoptée lors d’une séance houleuse marquée par l’expulsion des députés de l’opposition par les gendarmes.
AKS/BK