Semaine du Canada au Mali : Zoum sur le projet « Des manuels scolaires pour les élèves maliens »
L’ambassade du Canada au Mali fête cette année le 50è anniversaire de la coopération canado-malienne. A cet égard, Malijet.com en partenariat avec l’Ambassade du Canada met la lumière sur un certain nombre de projets sponsorisés au Mali
Contexte : Il a été maintes fois démontré que le manuel scolaire constitue l’intrant qui a le plus d’impact sur les résultats scolaires. Pourtant, dans plusieurs pays africains – dont le Mali – le manuel scolaire est trop souvent un luxe que peu d’élèves peuvent s’offrir. On a souvent l’impression que le cycle de renouvellement des manuels est constamment à recommencer et que les difficultés sont les mêmes d’un marché à l’autre. Jusqu’au début des années 2000, le ministère de l’éducation nationale était chargé de rédiger les manuels scolaires et de les faire imprimer généralement à l’étranger. Les ouvrages étaient livrés dans les magasins centraux du ministère de l’éducation nationale, qui devait trouver les moyens de les acheminer jusqu’aux écoles. En plus de la lenteur dans la distribution des manuels, 40 % des manuels disparaissaient en cours de livraison. Il en résultait des déficiences chroniques dans l’accès aux manuels scolaires dans les écoles : pour les disciplines de base (français et mathématiques), on disposait d’à peine un manuel pour cinq élèves.
L’implication canadienne : Dès 2001, le Canada a accompagné le Mali dans l’élaboration d’une Politique du manuel scolaire et du matériel didactique, qui présente une vision à long terme de l’amélioration de l’approvisionnement en manuels. Adoptée en 2004, celle-ci a figuré parmi les premières politiques du genre en Afrique francophone. Le ministère de l’éducation nationale a également voulu amorcer une réforme de l’approvisionnement en manuels à travers un partenariat public-privé. Le Canada a appuyé la mise au point d’un mécanisme qui permettrait de concéder le copyright des manuels scolaires, détenu par le ministère, au profit des éditeurs privés maliens. Ainsi, le ministère de l’éducation nationale lançait un appel d’offres en 2001, au terme duquel des concessions de manuels scolaires ont été attribuées à quatre éditeurs maliens. Condition nouvelle émanant du modèle de concession : les éditeurs ont la responsabilité d’acheminer les manuels jusqu’aux écoles.
Dans le but de favoriser un accès adéquat à des manuels scolaires, le Canada a contribué, à partir de 2002, à l’approvisionnement en manuels scolaires à l’intention des élèves maliens, contribuant ainsi à un meilleur apprentissage et à l’amélioration de la qualité de l’éducation. Cette contribution a pris une grande ampleur : elle a atteint pour la période 2002-2013 un total de 75 millions de $CAN, soit environ 35 milliards de francs CFA.
Résultats : Grâce aux efforts de l’État malien et de la coopération canadienne, les ratios manuels par élève sont passés de 0,4 en 2001 à 2,32 au 1er cycle (1re à 6e année) en 2008-2009 (ratio visé de 2), et 3,8 au 2e cycle (7e à 9e année) en 2009-2010 (ratio visé de 4).
Grâce à la livraison des manuels jusque dans les écoles, la déperdition de manuels en cours de livraison, qui était de 40 %, est devenue absolument nulle : 100 % des manuels se rendent à leur lieu de destination, dans le cartable de l’élève. L’adoption de la Politique a eu une incidence majeure sur l’industrie nationale du livre. Au terme des contrats de concessions en 2010, plus de 20 nouvelles entreprises avaient investi le secteur de production de manuels scolaires. Pendant cette période, plusieurs entrepreneurs avaient investi dans le secteur, créant au fil des années des conditions très propices à l’éclosion d’une industrie du livre forte et diversifiée.