Secteur du transport interurbain à Koulikoro : Vers la fin de la crise.
Plus d’un mois, le secteur du transport interurbain de Koulikoro est paralysé par une crise syndicale dont les conséquences ont entrainé la mise en cause de la structuration des tours de voyages pour les véhicule de transport à la gare routière. Une division au sein du syndicat des transporteurs serait à l’origine de cette crise. Depuis le dimanche dernier, un début de solution s’installe progressivement à travers un dialogue franc. Les différentes parties sont sur une voie de sensibilisation des chauffeurs afin que ceux-ci reprennent correctement le travail.
La gare routière de Koulikoro
Quelques SOTRAMA stationnées les unes à côté des autres, le guichet de la gare fermé, les travailleurs cloitrés sous le hangar à l’entrée de la cours où règne dans l’ensemble une ambiance s’assimilant à une silence de cimetière, telle est l’atmosphère de désolation qui caractérise la gare routière de Koulikoro, qui d’ordinaire est plus bruyant qu’un marché. Evidemment c’est à la suite d’une crise qui ne dit réellement pas son nom qu’est intervenue cette situation de désolation et de tristesse à la gare routière de la cité du Méguetan. Car depuis plus d’un mois, les chauffeurs de taxis ont boudé l’ordre de la structuration des tours de voyage de la gare. C’est le « WALO » entendu par-là la recherche spontanés de clients dans les rues qui était de mise.
le guichet de la gare
Les raisons seraient une dissidence au sein du syndicat des transporteurs. Les dissidents reprochent au président du syndicat Ankougnon Dolo de malversation et de détournement de fond de la caisse sociale du Syndicat, mais également de s’éterniser à la tête du syndicat. C’est une altercation entre un chauffeur qui refuse de prendre les tickets et un responsable syndical au moment des tiraillements qui va mettre le feu aux poudres. Car cette altercation va entrainer une interpellation et à l’incarcération du chauffeur en question. Depuis ce moment les chauffeurs ont suspendu la ronde des tours de voyage de la gare routière, mais également refusent de s’acquitter de la quittance du trésor national et des tickets du syndicat des transporteurs. La situation est restée cristallisée et rien ne se prêtait fondamentalement à la recherche de solution appropriée. Un véritable dialogue de sourd s’installe entre les parties engagées. Selon toujours Domo Dolo un responsable de la dissidence, le président ne s’est pas prêté à la résolution, car il a refusé catégoriquement de faire un bilan sur le fond de la caisse de solidarité qui relève de l’argent amputé sur les revenus des voyages de certains véhicules appelés chez eux « Les Rouges ». Les dissidents de ce faite vont plutôt recommander le départ pur et simple du président du syndicat. Ils lui reprochent à cet effet de s’éterniser à la tête du syndicat après 14 ans d’exercice et n’est parvenue à résoudre aucun problème des chauffeurs qui souffrent continuellement dans leurs activités, a avoué Domo.
Ankougnon Dolo président du syndicat Koulikoro
Quant au président Ankougnon Dolo, il n’a fait acte à aucune malversation financière ni de détournement de fond, car ce n’est pas le président du syndicat qui gère l’argent de la caisse, mais plutôt, le trésorier a t il dit. Il a avoué qu’il a plutôt été sollicité pour diriger le syndicat des transporteurs de Koulikoro. Durant son parcours syndical tout été correctement géré selon les textes.
Après différentes tentatives infructueuses pour un dialogue, une intervention du syndicat national des transporteurs du Mali a été finalement sollicitée par les différentes parties pour tenter de trouver une solution consistante à une crise qui commence à fatiguer tous le secteur du transport sur la ligne Koulikoro Bamako. Le dimanche 22 Avril 2018 a été une journée décisive dans la crise. Un comité de gestion composé de 8 membres avec 4 représentants issus de chaque partie a été mise en place. Ce comité se chargera de la gestion des affaires de l’auto gare durant 3 mois. A l’issu de ces trois mois de gestion une évaluation permettra d’estimer la possibilité du renouvellement du bureau syndical. Une proposition acceptée par les 2 parties qui devrait naturellement permettre de relancer les activités de la gare.
En faveur de la résolution de la crise, les deux parties recommandent aux chauffeurs, de la discipline et l’unité pour la réussite des négociations et pour le bonheurs secteur du transport à Koulikoro.
Selon nos informations un nouveau rebondissement va encore crisper la situation car une partie a voulu augmenter le nombre de ses représentants du comité à 5 au lieu de 4 initialement. Un effet maladroit qui va retarder la reprise des activités. Car il faut attendre encore un réengagement du comité arbitral au niveau national.
Mais en attendant, les chauffeurs continuent de vadrouiller comme bon leur semble.
La crise a eu des effets qui impactent sérieusement sur tout le circuit du transport interurbain à Koulikoro. Selon nos estimations plus de 260 personnes travaillent à l’auto gare de Koulikoro avec 135 taxis et 97 SOTRAMA recensés et reconnus officiellement dans le transport. Une manne qui mérite un entretien et sauvegarde contre les effets de la crise.
Les clients sont les seuls à se réjouir de cette situation, du fait qu’ils embarquent devant leur porte et dans les rues les évitant ainsi un double parcourt de la ville à la gare routière.
Cette crise nécessite par ailleurs une intervention de la société civile qui reste jusque-là indifférent comme si c’est n’est qu’une vulgaire affaire des chauffeurs. Les chauffeurs et la collectivité perdent tous dans cette affaire qui à la longue va affecter d’autres secteurs économique.
Evitons les grèves des transporteurs.
Nayté