Second tour de la présidentielle : le jeu des alliances est lancé au Mali
Après le 1er tour du scrutin présidentiel au Mali, le jeu des négociations a commencé du côté des candidats malheureux. Les regards sont tournés vers les faiseurs de roi qui occupent la troisième et la quatrième place.
Le rôle des autres candidats
Dans ce jeu des alliances, il faudra aussi composer avec les candidats ayant obtenu un faible score lors du 1er tour. C’est ce que pense le journaliste indépendant et chroniqueur Moussa Bolly.
“Beaucoup d’observateurs pensent même que ce sont des candidatures satellites pour fractionner l’électorat malien et favoriser l’élection du président Ibrahim Boubacar Keita dès le 1er tour. Cette élection le “Takokelen” (l’élection dès le 1er tour) n’ayant pas eu lieu, nous pouvons donc penser que ces candidats vont revenir vers le RPM, le Rassemblement pour le Mali, parti au pouvoir, pour essayer de négocier un quelconque soutien au Président sortant”, analyse-t-il.
Des consignes de vote parfois pas respectées
Pour Baba Dakono, chercheur à l’institut d’études de sécurité ISES, bureau régional de Dakar basé à Bamako, le jeu reste ouvert et les consignes de vote des candidats ne seront pas forcément respectées par les électeurs.
“C’est vrai que ces alliances peuvent avoir un poids politique pour l’un des deux candidats. Mais au final, c’est une nouvelle élection pour le scrutin présidentiel du 12 août. En cela, les candidats doivent faire jouer leurs personnalités et tout leur poids politique, car le report de voix est loin d’être systématique.”
Pour l’instant, officiellement, Dienebou Ndiaye, la seule candidate a cette élection présidentielle, qui a obtenu le suffrage de plus de 11.000 Maliens avec un score de 0,36% des voix, a appelé à voter pour le président sortant, Ibrahim Boubacar Keita, ce dimanche 12 août 2018.