Entre gèle, fermeture des frontières, suspensions de transaction et des vols ; cette sanction fait suite au non-respect des délais prévus dans la charte.
Seydou Toloba, retraité, parle avec humour face au comportement des Maliens. « Pendant les moments de crises, il faut songer aux solutions et non à trouver des coupables. Le Malien s’est souvenu de la deuxième partie de son hymne : La voie est dure, très dure qui mène au bonheur commun. Courage et dévouement, vigilance à tout moment. Vérité des temps anciens Vérité de tous les jours. Le bonheur par le labeur fera le Mali de demain… Soyons réalistes et laissons un peu notre notion de nationalisme et soyons de bons patriotes, de bons citoyens comme il se doit pas uniquement pendant les crises».
Elle fait les choux gras des médias mais aussi source de débats houleux dans les discussions. Dans un grin à Bamako, les membres sont en pleine discussion sur le verdict. Malgré le froid qui gèle, Madou Doumbia, comptable de formation, veut se faire entendre afin que les autres comprennent son inquiétude. Mais hélas chacun donne son opinion même et le ton monte. Le jeune comptable fait partie des personnes atteintes de l’inquiétude depuis l’annonce des sanctions de la Cédéao.
« Le Mali ne peut pas tenir. Les sanctions sont lourdes. Nous faisons face à tellement de crises que celles-ci risquent de nous achever. Le président doit revoir sa proposition afin qu’on sorte indemne de la situation. Beaucoup pensent que se retirer de la Cédéao et de l’Uémoa est la solution. Au contraire, cela n’est pas bénéfique. Nous ne pouvons pas faire cavalier seul. L’insécurité est au summum dans notre pays. La vie chère n’en parlons pas. Je suis vraiment inquiet depuis que le sommet extraordinaire d’Accra a été mentionné», analyse M. Doumbia.
Fatim Coulibaly abonde dans le même sens. « L’heure est grave. Laissons nos égos de côté, donnons-nous la main pour franchir le cap. Personne ne viendra construire notre belle patrie à notre place. Les conséquences de cette sanction sont nombreuses tel que la pauvreté car le Malien ne consomme pas local. Les conséquences économiques seront pires si la situation reste inchangée. Je crains que le gouvernement n’arrive plus à payer les fonctionnaires et c’est à ce moment que les Maliens vont s’adonner à leur passé temps favori c’est-à-dire les manifestations en particulier contre le régime », présage-t-elle.
Si certains sont gagnés par l’inquiétude, d’autres sont certains qu’avec cette peine, nous allons sortir plus forts et gagnants de cette situation.
Touré est médecin. « Tout ce qui ne tue pas, nous renforce. On sent une haine dans ces décisions. C’est aussi une façon de nous diviser. Les autorités doivent prendre leurs responsabilités en s’assumant. Il n’y aura pas de conséquences. Le plus difficile c’est l’union du Mali autour de l’essentiel. Vous savez, chaque génération a une mission. Si le Mali est ce qu’il est, c’est parce que des gens ont accepté de se sacrifier. Nous sommes face à notre mission. C’est à nous d’assumer pour la postérité ou de faillir et avoir honte après», dit-il.
Oumou Fofana
Mali Tribune