Au moins six personnes ont été tuées et une vingtaine d’autres blessées, lundi 20 septembre, par un homme qui a ouvert le feu dans l’enceinte de l’université de Perm, à l’est de la Russie.
L’assaillant a pénétré sur le campus de l’université de Perm, dans l’Oural, à l’est de la Russie, ce lundi 20 septembre à 11h, heure locale, selon le service de presse de la faculté. Armé d’un fusil, il aurait ensuite ouvert le feu. Bilan, encore provisoire : six morts [le bilan revu à la baisse, NDLR] et au moins 28 blessés.
Le tireur arrêté
Le tireur, dont l’identité a été établie mais pas révélée, serait un étudiant, a indiqué le Comité d’enquête du pays. Un média évoque un étudiant de première année de 18 ans qui aurait décrit sur VKontakte, le Facebook russe, comment il avait acheté un fusil à pompe, rapporte notre correspondante à Moscou, Anissa El Jabri. « Le 20 septembre, un étudiant se trouvant dans l’un des bâtiments de l’université […] a ouvert le feu sur les gens autour. En conséquence, (six) personnes sont mortes et plusieurs ont été blessées », a indiqué dans un communiqué cet organe chargé des enquêtes les plus importantes du pays.
L’auteur a « été blessé lors de son arrestation, étant donné qu’il opposait une résistance », a ajouté le Comité d’enquête, qui n’a pas dans l’immédiat donné d’informations sur le mobile du tireur.
Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montrait des étudiants sautant des fenêtres du premier étage d’un bâtiment de l’université pour échapper au tireur. Sur une autre, tournée d’une fenêtre, on voyait un individu vêtu entièrement de noir ouvrant le feu et se dirigeant vers l’entrée d’un bâtiment.
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a indiqué que Vladimir Poutine, actuellement en quarantaine après la découverte d’un foyer de Covid au Kremlin, était informé du drame. « Le président exprime ses profondes condoléances à ceux qui ont perdu de la famille, des proches, dans cet incident », a-t-il ajouté.
Multiplication des incidents armés
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Les incidents armés de ce type, rares en Russie où le contrôle des armes est strict, se sont multipliés ces dernières années, entraînant un durcissement de la législation. Vladimir Poutine avait même dénoncé un phénomène importé des États-Unis.
Dernier événement meurtrier du type : le 11 mai 2021, une jeune homme de 19 ans a ouvert le feu dans son ancienne école à Kazan, dans la république russe du Tatarstan, faisant neuf morts. Le jour même, le président russe a ordonné un passage en revue des règles concernant le port d’armes. L’auteur de l’attaque à Kazan, qui avait été arrêté, portait un permis pour une arme semi-automatique.
Selon le Comité d’enquête, l’arme du suspect de Perm était un fusil de chasse à canon lisse qu’il avait acquis en mai dernier, avant un durcissement de la législation sur le port d’armes à la suite de cette fusillade sanglante dans une école.
Le drame récent le plus grave remonte à octobre 2018, lorsqu’un lycéen avait tué 19 personnes avant de se donner la mort dans un lycée de Kertch, ville de la péninsule ukrainienne de Crimée que la Russie a annexée en 2014.
Les autorités ont aussi affirmé avoir déjoué ces dernières années des dizaines de projets d’attaques d’établissements scolaires, des affaires impliquant souvent des adolescents. En février 2020, les services de sécurité (FSB) ont ainsi arrêté deux jeunes, nés en 2005 et de nationalité russe, qui étaient actifs sur divers sites internet où ils faisaient l’apologie de meurtres et du suicide. Selon les enquêteurs, ils prévoyaient d’attaquer un établissement scolaire à Saratov, sur la Volga.