Révélations sur les rapports de contrôle de 1994 à 2002 : IBK et Soumaïla Cissé devraient être écartés de la scène politique et le seul qui resterait après ATT serait SBM
Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga est à deux doigts de réussir son plan. S’il n’est pas parvenu, de 2002 à nos jours, à écarter IBK du jeu politique, il va sans dire qu’il a mis fin à l’avenir politique de Soumaïla Cissé à travers la présidentielle qu’il vient d’organiser et porter encore IBK au pouvoir.
‘’Si le PASJ-ADEMA reste soudé, il dirigera le Mali, durant cinquante (50) ans’’, avait déclaré un haut responsable de ce parti, dans les années 1990. Ce parti, bien qu’il ait éclaté en plusieurs morceaux, continue de régner sur le Mali. On peut, sans se tromper, dire que ce responsable était dans le secret des dieux et qu’il n’a pas tenu cette déclaration au hasard. Il savait ce qu’il disait. La déclaration de Dioncounda Traoré (alors président de l’ADEMA-PASJ), selon laquelle: «Si l’ADEMA ne soutient pas la candidature d’ATT, nous irons tous en prison» n’est pas anodine.
En 2013, un parti (RPM), sorti des entrailles de l’abeille solitaire, a signé le retour de l’ADEMA au pouvoir après neuf (09) ans et quelques mois de présidence d’ATT.
Dans un des rapports d’inspection sur la gestion d’IBK à la primature et celle de Soumaïla Cissé au département de l’Equipement, il est mentionné ce qui suit: «IBK, Soumaïla Cissé devaient être écartés et mis hors-jeu définitivement de la scène politique. Alors, le seul qui resterait après ATT serait SBM.» Ce schéma, même s’il n’a pas suivi la trajectoire tracée par ses concepteurs à savoir: ‘’écarter IBK et Soumaïla Cissé du jeu politique’’, il est à noter que Soumeylou Boubèye Maïga est en pôle position pour arriver au sommet de l’Etat, rêve qu’il courtise, depuis des années.
Il vient d’organiser une élection présidentielle qui scelle définitivement le sort de Soumaïla Cissé et le met lui-même sur orbite. Il croit dur comme fer maintenant à ses chances de succéder à IBK, en 2023, celui-ci étant entrée par effraction dans le jeu politique national jusqu’à se hisser à Koulouba.
Face à cette donne imprévue, Soumeylou Boubèye Maïga reste le maître à bord, mais à condition que le peuple lui laisse le champ libre pour accéder aux marches de Koulouba. Une déclaration non anodine de SBM, en 2014, à l’adresse d’IBK, selon laquelle: ‘’le chien aboie au passage du hérisson mais n’ose pas s’attaquer à lui’’, prouve que le Premier ministre actuel détient une arme politique redoutable contre son président; mieux, lorsqu’on observe sur le terrain des démissions en cascade d’officiers de l’armée malienne pour cause de népotisme, on imagine aisément que le président IBK se trouve sur une corde raide. Le front social en ébullition n’est pas pour arranger les choses en faveur du chef de l’Etat.
Cet imbroglio politique nous rappelle aisément ce célèbre conseil de Modibo Keïta selon lequel: «Lorsque les propriétaires deviennent des spectateurs, c’est le festival des brigands.»
Il y a donc fort à parier que les 723 rapports des services de contrôle qui ont été remis à Amadou Toumani Touré (A TT), en juin 2002, par Alpha Oumar Konaré ne resteront pas indéfiniment dans les tiroirs du népotisme et de l’affairisme.
Rappelons que ces 723 rapports portaient sur l’audit de la nation après dix ans de gestion du parti de la ruche. Si le pouvoir venait à échapper aux ténors de l’ADEMA d’hier ou d’aujourd’hui, le compte à rebours n’est pas à exclure.
Que Dieu sauve le Mali !
Fodé KEITA