Réunion de clarification entre la délégation de l’Union Européenne et la diplomatie Malienne «Le Mali n’a souhaité le départ de personne à priori. Mais le Mali a souhaité que certaines conditions soient réunies pour le travail de chacun» dixit M.DIOP
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En effet, depuis la décision jugée « unilatérale » de la France de retirer ses forces militaires du pays de « façon coordonnée », des questions se posent sur l’avenir des relations entre le Mali et ses partenaires internationaux particulièrement l’Union Européenne qui se dit déterminer à poursuivre cette relation à laquelle elle accorde une grande importance.
Selon le Représentant de la délégation « l’Union Européenne est le premier partenaire du Mali au plan économique, en matière d’aide au développement et nous sommes aussi très présents s’agissant de l’aide à la sécurité du Mali, puisque nous avons deux missions de l’Union Européenne qui forment l’Armée malienne. L’objectif de la délégation, c’était de discuter avec les autorités gouvernementales pour voir selon quelles conditions on pouvait continuer de travailler dans la confiance et de façon efficace avec les autorités maliennes » a-t-il précisé.
Si la relation entre le Mali et l’Union Européenne semble se dégrader, le bras de fer entre le Mali et la France en est la principale cause. De la déclaration du Premier Ministre, Dr Choguel Kokalla MAIGA à la tribune des Nations accusant la France « d’avoir abandonné le Mali en plein vol », des propos jugés « outrageux » des Responsables de la diplomatie française vis-à-vis des autorités maliennes qui ont conduit au renvoie de l’Ambassadeur de France au Mali en attendant une clarification des autorités françaises sur leur position. Toute cette situation a conduit au retrait des Forces militaires Barkhane et Takuba du Mali, un retrait qui devrait se faire de façon coordonnée pouvant aller à 6 mois. Cependant, les autorités maliennes de transition ont demandé vendredi 18 Février à la France de « retirer sans délai » ses soldats du Mali, au lendemain de l’annonce du président Emmanuel Macron, même si ce dernier l’a immédiatement rejetée.
Face à cette situation, le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Abdoulaye DIOP, a saisi l’occasion pour revenir sur cette affaire et a exhorté les autres partenaires à poursuivre leurs missions. « Nous savons que beaucoup de partenaires sont inquiets par le retrait de certains partenaires, qui n’est pas le fait du Mali. Le Mali n’a souhaité le départ de personne à priori. Mais le Mali a souhaité que certaines conditions soient réunies pour le travail de chacun. Nous souhaitons plus l’Union Européenne, nous souhaitons que la MINUSMA et les autres partenaires qui sont là, puissent continuer à faire leur travail mais dans le respect du Mali, dans le respect de la souveraineté du Mali et aussi, qu’on puisse regarder comment cheminer ensemble ».
Outre cette précision, le chef de la diplomatie malienne a affirmé que le gouvernement se réjouit du soutien apporté à notre pays, tout en insistant toujours sur le respect de sa souveraineté. « L’Union Européenne est un partenaire extrêmement important. Nous savons qu’il y a un nombre de questionnement et de difficultés sur lesquels le partenaire a souhaité qu’on puisse avoir des échanges et nous avons dans ce contexte, réitéré à l’Union Européenne notre volonté d’avoir notre appréciation de cette coopération et notre gratitude pour tous les soutiens apportés à notre pays. Nous avons aussi réitéré notre volonté de renforcer et de maintenir cette coopération avec l’Union Européenne et nous avons regardé les contours de comment cela peut se faire. Pour la part malienne, nous avons souhaité que tous les concours en tout cas à notre pays, puissent s’inscrire dans le cadre du respect de la souveraineté de notre pays mais aussi doit prendre en charge les besoins des maliens pour plus de résultats notamment dans le domaine de la sécurité. Pour nous, ce sont des dossiers importants » a-t-il conclu.
Bien vrai que l’Union Européenne soutienne les lourdes sanctions prises par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) contre le Mali depuis le 9 Janvier 2022 lors d’un sommet extraordinaire à Accra, il semblerait qu’elle soit disposée à continuer ses différentes missions au Mali dans un climat de confiance.
AFANOU KADIA DOUMBIA/Malijet.com
Source: Malijet