Retraites: les opposants au 49.3 mobilisés à l’Assemblée et dans la rue
Des manifestants se sont rassemblés devant la préfecture de Marseille, lundi 2 mars, pour dénoncer l’utilisation du 49.3, jugé comme un «déni de démocratie». Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
Texte par :
RFI
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Après le coup de force du 49.3 pour faire passer sans vote la réforme des retraites, le Premier ministre Édouard Philippe fera face ce mardi 3 mars à deux motions de censure, tandis que les syndicats appellent à une nouvelle journée de mobilisation.
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Le recours au 49.3 provoque des remous jusque dans les rangs du parti présidentiel. Le député du Rhône Hubert Julien-Laferrière a annoncé ce lundi qu’il quittait le groupe La République en Marche à l’Assemblée nationale en réaction à la décision du gouvernement d’utiliser cet article pour faire passer sa réforme des retraites. Il emboîte le pas au sénateur des Bouches-du-Rhône Michel Amiel qui a également annoncé son départ.
Et ce mardi, ce n’est pas une, mais deux motions de censure qu’Édouard Philippe devra affronter : l’une, déposée par Les Républicains, l’autre par les socialistes, Insoumis et communistes. Leur rejet ne fait aucun doute, tant LaREM et ses alliés disposent toujours d’une large majorité dans l’hémicycle. Le projet de loi sera alors considéré comme adopté.
Pour autant, la soirée s’annonce très agitée au Palais Bourbon. La France insoumise appelle à de nouvelles « mobilisations populaires ». Son député François Ruffin va même jusqu’à réclamer « une dissolution pure et simple » de l’Assemblée. Dénonçant « la brutalité du gouvernement », le Rassemblement national votera de son côté « toutes les motions de censure d’où qu’elles viennent ». Les Républicains veulent faire de la leur « une motion de propositions » pour défendre leur propre projet.
Les députés d’opposition n’ont en tout cas pas dit leur dernier mot. Dès mercredi, ils devront se pencher sur le second volet de la réforme, le projet de loi organique et ses 2 000 amendements. Les deux volets du projet partiront ensuite au Sénat, à majorité de droite. Pour le gouvernement, la bataille des retraites est loin d’être terminée.
Elle se poursuit également dans la rue. L’intersyndicale opposée à la réforme (CGT, FO, la CFE-CGC, FSU et Solidaires) appelle à des manifestations ce mardi pour dénoncer un « passage en force » en pleine crise de coronavirus. Des manifestations sont prévues devant les préfectures et les sous-préfectures. A Paris, un cortège défilera de la place de la République à Concorde.
Ce lundi soir, près d’un millier de manifestants se sont rassemblés devant la préfecture de Marseille pour dénoncer un « déni de démocratie ». « Le 49.3 un samedi soir, ça a ravivé la contestation. Les gens sont furieux. On est en démocratie, pas en dictature. Monsieur Macron n’a pas eu un chèque en blanc pour cinq ans », proteste Laurent Tramoni, secrétaire du syndicat enseignant SNES-FSU, au micro de notre correspondant Stéphane Burgatt. Ces manifestants espèrent un retour en force du mouvement de contestation, avec en ligne de mire la journée de mobilisation interprofessionnelle du 31 mars.