Retrait du Mali: dans un entretien le président du Niger acte la fin du G5 Sahel
RFI
« L’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose pour toute la sous-région… Le G5 Sahel est mort », attaque Mohamed Bazoum qui développe : « Si ce pays était dans une situation normale, nous serions en mesure de développer notre coopération en relation avec Barkhane. »
Pour le chef de l’État, les forces maliennes ne remplissent pas leur mission dans la zone des trois frontières. « Notre frontière avec le Mali est sous la coupe de l’État islamique au Grand Sahara. Bamako n’a pas investi les postes avancés dans cette zone. »
Dans ce long entretien au journal français, Mohamed Bazoum interpelle également directement le président français Emmanuel Macron : « Qu’attendez-vous de lui interroge le journaliste ? » : « Une présence de Barkhane plus conséquente et plus d’équipements pour nos armées. »
Pour le président du Niger, les Occidentaux doivent changer leurs règles d’engagement : « Les Occidentaux en opération prennent trop de précautions. Ils doivent consentir à un peu plus de sacrifices et ne pas être hantés par les pertes. »
Mohamed Bazoum s’exprime enfin sur le sentiment antifrançais, pour lui instrumentalisé par « des officines mobilisées derrière ce courant ». Loin d’exprimer pour le chef de l’État une réalité : « Sur le terrain, les populations n’ont pas ce problème. Elles ne demandent qu’une chose : que la présence des Occidentaux contribue à lutter efficacement contre les terroristes. »