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Retour à l’ordre constitutionnel normal : Une simple question de démocratie, devenue un casse-tête chinois

Meguetan Infos

La question du retour à l’ordre constitutionnel normal, depuis la chute du régime d’Ibrahim Boubacar KEITA,  en 2020, n’avait  certainement pas été un souci majeur des Autorités militaires de la Transition. Dans la pratique, ces dernières qui  ont pris les rênes du pouvoir au Mali  n’ont jamais  fait  de mystère sur la question.  Alors que  lors de  leur première sortie, pour commémorer avec le peuple à la place de l’indépendance,  avaient  clairement exprimé leur  volonté de vite retourner dans les casernes, pour  laisser la place aux civils. Cela pour respecter les recommandations  de retour à l’ordre constitutionnel de la CEDEAO.

Aujourd’hui, la réalité en est autre chose.  Désormais le Mali s’est  retiré  de la CEDEAO qui ne peut plus faire des injonctions.   Depuis,  les autorités militaires de la Transition qui a repoussé  à  plusieurs reprises des  chronogrammes électoraux, n’en proposent plus. Alors que  les partis politiques  maliens ne cessent de réclamer  un chronogramme  consensuel pour  la fin de la transition.  Les récents  échanges entre le ministère de l’Administration Territoriale  et les partis politiques n’ont pas été fructueux.  Les derniers réclament un calendrier  et un fichier électoral consensuel s afin d’aller vite aux élections pendant que le Pouvoir traine les pas. Est-ce parce que le Mali est devenu membre d’une Confédération qui  aurait   décidé de reléguer au second plan toute idée de démocratie ?

Une  est  certaine, même si le Gouvernement  est parvenu à faire voter une Loi de finance 2025, constituant  une ligne budgétaire  alloué  à l’organisation des élections générales mais sans en fixer de période ni de date, la question  d’aller aux consultations  ne semble pas être à l’ordre du jour.  Le discours de fin d’année du président de la Transition, qui  a carrément snobé les questions électorales, en dit long. ,  la question de la fin de la transition n’a pas été évoquée.

L’on est  désormais  en droit  de se poser la question : A quand la convocation du Collège électoral pour élire démocratiquement un président de la République, une Assemblée Nationale et autres ?   La question la remise du pouvoir des militaires  aux civils est devenue un  tabou.  Les présumés soutiens du pouvoir  ne cessent de véhiculer un narratif : Pas d’élections tant que le pays est en guerre. Mais peut-on continuer de gouverner  pendant  un temps indéterminé  un peuple  qui aspire à la liberté et la démocratie ?

Les autorités de la Transition ont eu  à  clarifier leurs lignes de conduite qui se résument  en la souveraineté  du Mali sur l’entièreté de son territoire national,  au libre choix de ses partenaires et à la défense des intérêts  stratégiques  de la  nation.  Ce qui est très normal pour un pays  qui aspire prendre en main sa propre destinée.  Mais malheureusement  ces lignes de conduite,   pourtant bien claires et simples à comprendre,  sont en train d’être  très mal interprétées par certains présumés soutiens du pays  qui  caricaturent les maliens en  bons fils du pays,  et  mauvais fils du pays.

Dans cette confusion,  l’exercice  démocratique  au Mali  sera difficile.  Il va s’en dire que le système démocratique  par perdre  de l’aile. Puisque  certains  propagandistes   œuvrent à véhiculer  que le système démocratique  n’est autre  qu’une astuce  des occidentaux.   Alors toute personne qui évoquera la démocratie est ciblée et qualifiée  par ces gens-là  comme  d’élément  vendu au service  de l’occident,  donc de la France.  Pire,  d’autres  vont  carrément attribuer  tous les malheurs du pays  au système  démocratique  et aux  « démocrates ». Cela, avec  un narratif  extrême  qui propage  l’idéologie  que   ces derniers   ne doivent plus être écoutés, encore moins être sollicités pour les élections.  Les anciens hommes  politiques sont ainsi stigmatisés aux points de les haïr. Ils doivent bannis, alors que ce sont eux qui sont les instigateurs de la chute d’IBK.

Après une longue  léthargie, les acteurs politiques se réveillent enfin  et réclament une fin de la Transition militaire par l’organisation d’élections libres et transparentes. Pour cela, ils demandent au Pouvoir de définir un chronogramme pour les élections. Rien que cela pour permettre l retour à  l‘ordre constitutionnel ! Les deux parties parviendront-elles par s’entendre sur la  question du chronogramme des élections ?

Espérons-le!

Monoko Toaly

Le Pélican

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