La réserve des Forces armées et de sécurité a désormais son statut particulier. Cela, à travers le décret n° 2023-0545/PT-RM du 21 septembre 2023. Selon ce document, la réserve est constituée de personnes armées appelées réservistes, qui renforcent ou apportent un concours aux Forces et de sécurité dans le cadre de la défense et de la sécurité nationale. «Elle contribue à raffermir les relations Armée-Nation», peut-on lire dans le texte.
Les réservistes sont formés pour renforcer les effectifs des hommes et des femmes en uniforme sur le territoire national ou à l’extérieur pour des besoins de la défense et de la sécurité nationale. «Ils n’appartiennent pas à l’Armée active», précise le décret. Le document ajoute que les réservistes mobilisés sont soumis, pendant leur temps de mobilisation, au statut général des militaires et à tout autre texte et règlement réglementant les Forces armées et de sécurité. À ce titre, ils sont émis comme des militaires, à titre temporaire.
La réserve est constituée d’une réserve stratégique et d’une réserve opérationnelle. La première est un effectif mobilisable pour assurer la défense de la nation. Elle permet d’entretenir l’esprit de défense au sein des forces vives de la nation. La réserve stratégique est constituée des personnels du contingent du Service national des jeunes (SNJ) ayant accompli le service militaire, des militaires dont la démission a été régulièrement acceptée, des militaires admis à faire valoir leur droit à la retraite et pendant le temps où ils sont soumis à une obligation de disponibilité qui est de cinq ans. S’y ajoutent des volontaires ayant souscrit un engagement et de toute autre personne ayant accompli le service militaire. Pour être admissible dans cette catégorie,
Quant à la seconde réserve, elle est dite opérationnelle lorsque la réserve stratégique est mise à la disposition du chef d’état-major des Armées. Les réservistes opérationnels peuvent être utilisés en fonction de leur profil de formation et de leur qualification dans les missions de soutien général ou en cas de catastrophes et de toutes autres crises graves menaçant la sécurité nationale. Sous réserve de mobilisation, l’admission dans cette catégorie se fait directement ou à l’issue d’une préparation militaire.
Aussi, sont directement y admis les militaires ayant régulièrement démissionné ou ceux qui restent légalement maintenus pour la réserve. Mais également, les personnels du contingent du SNJ ayant accompli le service militaire et toute autre personne ayant accompli le service militaire. S’y ajoutent les volontaires à l’issue de préparations opérationnelles. «Au-delà de cinq, après la retraite, l’ancien militaire qui souhaite servir dans la réserve opérationnelle souscrit un engagement», précise le décret.
MOBILISATION- Le réserviste est agréé auprès des Forces armées et de sécurité en raison de ses compétences, de ses expériences ou de son intérêt pour les questions pertinentes de la sécurité nationale. En outre, les réservistes sont mobilisés par le chef de l’État. Leurs activités de préparation sont consignées dans la directive Interarmées annuelle de préparation opérationnelle de l’état-major général des Armées.
La durée des activités de préparation de la réserve stratégique est, au maximum de 21 jours ouverts par an. Toutefois, cette durée peut être prorogée jusqu’à 30 jours ouvrés en cas de nécessité. Quant à la durée des activités de préparation de la réserve opérationnelle, elle ne peut excéder 10 jours ouvrés par an. Cependant, celle-ci peut être prorogée jusqu’à 15 jours ouvrés en cas de nécessité.
Le personnel de la réserve stratégique est recruté à un grade des Forces armées et de sécurité en fonction des diplômes détenus et des expériences professionnelles. «Il n’y a pas d’avancement de grade dans la réserve stratégique», indique le document. S’agissant des conditions de recrutement et d’avancement du personnel de la réserve opérationnelle, elles sont fixées par un arrêté du ministre chargé des Forces armées.
La mobilisation est le rappel des réservistes dans les Forces armées et de sécurité en temps de paix, de crise et de guerre. «Le réserviste ne peut se soustraire de la condition de disponibilité en temps de crise ou de guerre», précise le texte. La mobilisation des réservistes peut être générale, partielle ou secrète. Le temps de la mobilisation des réservistes ne peut excéder trois mois cumulés par an, sauf cas de force majeure.
Les organes d’administration et de gestion des réservistes sont le ministère en charge des Forces armées, l’état-major général des Armées, les états-majors d’armée et les directions de service formant un corps, la direction des ressources humaines des armées. Le chef de l’État définit les grandes orientations liées à la réserve.
La signature de ce décret intervient dans un contexte où les autorités sont déterminées, en dépit de l’opposition des groupes terroristes, à déployer les Forces armées maliennes sur toute l’étendue du territoire national. Toute chose qui leur permettra de cerner et de lutter efficacement contre l’hydre terroriste. Les récents succès militaires enregistrés par les Forces armées et de défense sur les ennemis de la paix confortent cette dynamique. Il n’est donc pas fortuit que la célébration, la semaine dernière, du 63ème anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance ait été placée sous le signe du «sursaut national pour la défense de la patrie».
Pour la circonstance, le président de la Transition a rappelé que le Mali a fait des choix stratégiques : le choix d’affirmer sa souveraineté sur les plans sécuritaires, économiques et de diversifier ses partenaires stratégiques. Cela, a souligné le colonel Assimi Goïta, compromettra les intérêts de certains partenaires qui pensaient maintenir le Mali dans la dépendance. «Ce qui est sûr et certain, nous sommes déterminés à défendre les intérêts et la souveraineté du peuple malien», a martelé le chef de l’État. Pour y parvenir, la réserve des Forces armées et de sécurité sera sans doute une poutre essentielle.
Bembablin DOUMBIA
L’Essor