Reportage: La réouvertures des classes à Koulikoro sans les écoles publiques.
La journée du mardi 02 juin 2020, a marqué la réouverture des classes d’examen sur l’étendue du territoire national, suite à une fermeture d’environ deux mois à cause de la pandémie COVID 19. Pour la circonstance la rédaction de Meguetan infos a engagé une série de reportage sur le terrain, dans le but de faire le tour de quelques établissements scolaires à travers la capitale du Meguetan pour s’imprégner des réalités de cette réouverture des écoles.
Le constant laisse à croire que cette réouverture s’est déroulée dans la précarité totale. Car c’est seulement dans les établissements privés que cette réouverture a été effective ; comme à l’institut des sciences appliqués (ISA), comptant 278 candidats aux différents examen du secondaire. Au niveau de cette école de formation professionnelle, les élèves et les professeurs étaient en plein cours, au moment de notre passage. Constat : les mesures barrières sont strictement respectées : « chaque élève portait son masque ainsi que le prof, la distanciation sociale est respectée. Chacune des classes comptait moins de 25 élèves ». Du côté des élèves, ils se disent prêt à respecter ces mesures barrières. Astan Yaya Fomba élèves : « nous sommes très contente de la réouverture des classes. Nous respectons ces mesures édictées, car on a déjà reçu tous les kits. Le respect ne fera pas défaut » a-t-elle. Promis.
le directeur des études de l’établissement M. Aliou M Tamboura, a été précis par rapport à la stratégie d’exécution du programme et le respect des mesures barrières : « nous sommes une structure privée, nous avons avant l’arrêt des cours, déjà exécuté le programme jusqu’à hauteur de 70 à 80% environs. Et on va continuer, déjà cette réouverture concerne seulement les matières principales. Il nous reste de faire un petit peu dans le programme et faire suffisamment des révisions. Pour les mesures barrières la direction a été déjà dotée des kits et nous ne ménagerons aucun effort pour respecter lesdites mesures’’; a t il signalé
Si la réouverture a été une réalité à L’ISA ; au niveau des écoles publiques, c’est tout le contraire. C’est le cas du ‘’groupe scolaire de l’école du centre’’, ici, il était 08H45 un moment où les élèves devait se trouver en classe. On constatait un amassement devant les portes des classes à cause de l’absence des enseignants, dont nous n’avons pas les explications. Une cours délabrée, des salles de classes non assaisonnées, on a l’impression qu’aucune mesure n’a été entreprise pour cette réouverture de ce 02 juin. Au centre 2ème cycle‘’B’’ du dit groupe scolaire, la direction affirme avoir reçu les masques et les diapositives de lavage des mains. Elle affirme que 25 élèves par salle ne serait pas possible mais une personne par table banc. Car il n’y a pas suffisamment d’enseignant pour couvrir les activités pédagogiques. Au total 80 candidats sont inscrits au DEF au compte de cette division du centre B.
Dans un autre établissement public, au lycée Dioba Diarra, le seul lycée public de la place a à son tour avaler les morceaux de cette réouverture. On déplore également l’absence des professeurs : « ce matin je me suis réveillée en pleine forme espérant que les cours vont recommencer. Car je suis en examen, c’était un espoir pour moi de voir rouvrir les classes. Mais je suis découragée vraiment car depuis ce matin jusqu’ à maintenant on n’a rien fait, nous n’avons vu aucun professeur !’’ a déplorée Fatoumata Haidara élève en TLL.
Le lycée Dioba Diarra, avec ces 370 candidats aux baccalauréat session 2019-2020, ne perdre pas espoir pour une éventuelle rattrapage. Selon l’administration, la main dans la main on peut s’en sortir. L’organisation des cours supplémentaires sont envisageables. Déjà, les matières secondaires ne font plus partir du programme. Cela laisse une marge pour gagner du temps. En outre sur place au LDDK, par coïncidence nous avons rencontré quelque enseignants membres de la plateforme syndicale de ‘’la synergie’’ des enseignants signataire d’octobre 2016. M. Lamine Soumaro membre de la synergie, donne une explication sur leur absence en classe en pour ce premier jour de la réouverture : « la réouverture devrait procéder de façon concertée et consensuelle entre le gouvernement et les syndicats. Nous n’avons pas été associés ni de loin ni de près. Ce qui fait que le tableau se présente comme tel.’’ Explique-t-il. Par ailleurs la synergie, au niveau national avait fait part de tous ces militants à boycotter cette réouverture des classes d’examens. Un tel comportement de la part du gouvernement reste à déplorer dans la mesure où les syndicats font forcément partir des acteurs intégrés de l’éducation au Mali. « On ne doit pas raser la tête de quelqu’un à son absence ».
De toute les manières, l’éducation reste le secteur incontournable dans le développement d’un pays.
Amadou Traoré