Répétition des coups d’État au Mali : L’échec de la classe politique ?
Le Mali vient de vivre son deuxième coup d’Etat sous l’ère démocratique. Un acte condamné par les clauses de la démocratie. Il est même qualifié de crime.
Après le coup d’État perpétré par le capitaine Amadou Haya Sanogo en 2012, beaucoup de Maliens pensaient que ce chapitre était clos au Mali. Malheureusement, non rien n’en a été. Après les coups d’Etat fomentés par Moussa Traoré en 1968, Amadou Toumani Touré en 1990 et Amadou Haya Sanogo en 2012, le Mali vient d’enregistrer son quatrième coup d’Etat avec celui perpétré le 18 août dernier par un groupe de soldats contre le régime d’IBK.
La faute à qui ? La classe politique, répondra sans hésiter le citoyen lambda. En effet il faut reconnaître que la classe politique malienne a échoué dans son rôle d’occupation de l’arène politique. La preuve est qu’aujourd’hui au Mali, aucun parti politique ne peut mobiliser ses propres militants. C’est dommage pour un pays qui est cité parmi les bons exemples des nations démocratiques.
La nature ayant horreur du vide, si les politiques échouent, il est tout à fait normal que les militaires quittent les casernes pour occuper l’arène. Pourtant, l’ancien président du Mali, Général Moussa Traoré l’avait dit en 1990 au président François Mitterrand que la mentalité du malien n’était pas mûre pour la démocratie. L’histoire lui donne-t-il raison aujourd’hui ?
Le classe politique doit se ressaisir en travaillant dans le sens de satisfaire les besoins fondamentaux du peuple qui à son tour, doit avoir un véritable sens de patriotisme. Si cela est fait, le pays pourra éviter chaque fois les coups de force de l’armée. Mais tant que chaque malien ne continue qu’à penser qu’à lui en oubliant la patrie, nous assisterons à des coups d’État.
L’échec des politiques se justifie aussi par l’immixtion des leaders religieux dans l’arène politique. Ils ont inféodé le terrain politique.
Seydou Diamoutené
Source: 22 Septembre