Rencontre entre le PM et le collectif ‘’Sirako’’ et ‘’Sauvons les rails’’ : Pas de manque de consensus, les jeunes maintiennent leur décision de blocage de la route
Hier lundi 26 août, les membres du collectif ‘’Sirako’’ et ‘’Sauvons les rails’’ étaient à la rencontre du premier ministre Boubou Cissé, également ministre de l’Économie et des Finances. Avec une délégation composée de plus d’une trentaine de jeunes venus de Kati, Bamako, Nara, Kayes, le PM s’est, pendant plus de deux heures de temps, entretenu avec le porte-parole Yaya Oumar Diarra et son staff. Par manque de consensus entre les parties, les jeunes ont décidé de maintenir le blocage des routes jusqu’à la satisfaction de leurs doléances.
Démission sans délai de Mme le ministre des Infrastrures et de l’Équipement, Zeinabou Diop, le démarrage immédiat et effectif des travaux de reconstruction de la RN3 et RN4 (axe Kati- Kayes), la relance du train, et celle de l’Aéroport Dag-dag sont entre autres, les doléances du Collectif. Composé des différentes couches de la population (syndicats, associations, volontaires et regroupement…), le Collectif est créé au mois d’août 2018 suite aux nombreux accidents routiers, lit-on dans le discours du porte-parole, Yaya Oumar Diarra. Selon lui, de nombreux accidents routiers sont dus au mauvais état de l’axe RN3 et RN4. Ce qui a selon lui, généré des manifestations ayant abouti à la barricade des routes au mois d’octobre 2018. Lesquelles manifestations, dit-il au PM, sont pas soldées par des discussions avec le gouverneur de Koulikoro, puis avec la ministre Zéinabou Diop. Pour une durée d’exécution de 30 mois, poursuit le porte-parole, la ministre avait fait un communiqué relayant le début des travaux dont le financement estimé à 78 milliards était acquis selon elle.
« Notre révolte est que cet engagement de la ministre n’a jamais vu le jour. Bien vrai que la situation est de plus en plus désastreuse pour des populations de la RN3 et RN4. », évoque Yaya.
D’entame de ses propos, le premier ministre Boubou Cissé précise : « Pour moi, l’essentiel est que nous puissions nous parler dans le respect. Parlons-nous sincèrement, intelligemment, honnêtement et de façon transparente ». Selon le PM, cette affaire de route est une revendication noble, juste et réelle. Mais comment en est-on arrivé à ce problème ? Il dit avoir cru que le gouvernement avait eu des solutions à ce problème de route, explique le PM.
Sur ce dossier de reconstruction de route, Boubou Cissé laisse croire aux jeunes que le retard ou l’arrestation des travaux n’est pas dû au manque d’argent. « J’ai entendu dire que l’inexécution de ces travaux serait due au manque d’argent dans le budget de l’État. Je vous le dis, ce n’est pas un problème d’argent. Sur une durée de trois ans, nous avons prévu un montant de 78 milliards dont 15 milliards sont prévus pour cette année 2019. Donc, les argents prévus sont déjà disponibles. L’arrêt des travaux peut être dû à une autre chose que le manque de fonds », annonce le PM.
Quant au porte-parole, quatre points sont nécessaires pour la levée des barricades : la démission de la ministre des Infrastructures et de l’Équipement, Mme Zéinabou Diop. Ce, pour avoir « menti » à la population, le démarrage immédiat et effectif des travaux de reconstruction de la RN3 et de la RN4, la relance du train, et la relance de l’Aéroport Dag-dag.
Au sujet de la démission du ministre, le PM n’a pas donné de réponse satisfaisante aux jeunes. Quant aux démarrages immédiat et effectif des travaux, il précise : « Il faut que je concerte l’entreprise en charge des travaux d’abord. Je ne peux pas vous dire que les travaux vont commencer demain ou dans ce mois ». Pour le troisième point, il explique : « Tout le monde souhaite la relance du train. Je dois rencontrer des services chargés de la mission ». Pour le PM, des études et propositions ont été faites concernant cette relance du train. Suite auxquelles, des chargés de la question ont même fait une proposition d’un coût qui se chiffre à 20 milliards de F CFA. Quant au dernier point, il argue là aussi que l’aéroport concerné (Dag-dag de Kayes), est déjà opérationnel. En plus, il indique que des efforts ont été consentis par le gouvernement pour qu’il y ait des changements dans ledit aéroport.
Après avoir rappelé l’effort consenti par son gouvernement, Boubou Cissé ajoute que le blocage de l’axe Kati-Kayes coûte 2,5 milliards de F CFA par jour à la douane malienne. Sans avoir eu de consensus, les jeunes du Collectif se sont retirés de la séance en précisant que des mesures seront prises pour maintenir le blocage des routes jusqu’à nouvel ordre. Pour le cas de la route de Nara, Boubou indique que le démarrage des travaux n’est pas possible d’ici 2020.
Mamadou Diarra
Source : Le Pays