Remaniement ministériel en vue : Le PM Soumeylou ne bouge pas !
Le président IBK s’apprête à rendre public la liste de son gouvernement. Du moins, si l’on en croit une source bien introduite. Trois certitudes, le Premier ministre, le ministre des Finances et celui de la Communication conservent leurs postes. Une probabilité : le retour d’un ex-ministre RPM, qui devrait diriger un ministère stratégique.
De sources dignes de foi, le président de la République vient de mettre la dernière touche à la monture de sa nouvelle équipe. Attendue depuis le fiasco autour du projet d’enseignement de la sexualité à l’école fondamentale et l’échec des négociations, face à la levée de bouclier sur le front social, cette annonce devrait marquer le début d’une nouvelle ère.
Si le Premier ministre Soumeylou Boubèye est certain de garder ses fonctions et si les ministres Boubou et Papou sont eux aussi rassurés, il n’en va pas de même pour tous les autres membres du gouvernement. En effet, tous les ministres qui devaient faire valoir leurs droits à la retraite, et qui conservaient malgré tout, leur fauteuil, sont dans la liste des partants. Ils seraient au nombre de trois.
Idem pour les ministres qui ont commis des impairs et dont la gestion a été vertement critiquée par le président de la République lors du dernier conseil des ministres. Ils seraient au nombre de deux. Même cas de figure pour les ministres qui ne maîtriseraient pas assez leur Département. Ils sont au nombre de deux.
Idem pour les ministres qui « ne conviennent pas au Premier ministre Soumeylou », qui sont au nombre de trois. Seraient aussi embarqués dans le navire du départ, trois ministres éclaboussés par des scandales financiers, deux ministres que le RPM qualifie de «amateurs politiques» et deux autres ministres « qui ne conviennent pas à « l’aile militaire du système».
En leur lieu et place, le président de la République aurait décidé de jouer la carte de la jeunesse mais aussi, celle de la parité. Clin d’œil à l’adresse des personnes-cibles en perspective des élections régionales, mais aussi des législatives 2019 ? Peut-être bien.
En tout état de cause, le président de la République a bien décidé de puiser dans la masse des jeunes, aussi bien de cette jeunesse qui n’a pas migré vers l’étranger que de la diaspora. Des cadres techniques de divers ministères, des cadres du privé, des pousses politiques et des acteurs de la société civile…
Tels sont les acteurs qui devraient constituer l’ossature de la prochaine équipe gouvernementale. Il s’agit d’une équipe technique et politique mais surtout de large ouverture qui aura pour mission de sortir le pays du marasme économique dans lequel il se trouve, d’animer la scène politique et de tenir tête à l’opposition et de baliser le terrain au président de la République pour ses projets, dont certainement, la perspective de 2019.
Sans nul doute, le grand gagnant de ce gigantesque remaniement est le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. Donné pour «politiquement mort » ces dernières semaines, notamment après la recrudescence des conflits intercommunautaires dans le centre du Mali et l’échec des négociations entre l’UNTM et le gouvernement pour lesquelles il est taxé de négligence coupable, Soumeylou ressurgi. Au grand dam de ses adversaires qui se comptent par dizaines aussi bien dans le camp du pouvoir que dans les rangs de la majorité. En le reconduisant à la tête de son gouvernement, le chef de l’État voudrait mettre un terme aux nombreuses spéculations sur le choix porté en direction de celui qui pourrait lui succéder, le cas échéant.
En effet, pour nombre d’analystes politiques, celui-là qui occuperait le fauteuil de Premier ministre dans l’année qui commence pourrait bien se voir proposé à la présidence de l’Assemblée Nationale.
L’option ayant été retenue par ce dernier de mieux former son successeur à la tâche, pour ce qui nous sépare de l’échéance fatidique, Boubou Cissé et Arouna Modibo Touré qui ont le plus approché le chef de l’État ces dernières années, et qui de surcroît, bénéficient de l’entière confiance de l’aile militaire du Système, voient ainsi leurs statuts de jokers confirmés.
Jean Pierre James