Regain de tensions entre le Mali et la France: À quand la fin de l’imbroglio diplomatico-politique entre les deux pays ?
Meguetan Infos
Au-delà de la rupture diplomatique, la récente crise à la fois, humanitaire et économique relative à l’interdiction des ONG françaises opérant au Mali suscite déjà des inquiétudes de parts et d’autres. Cependant, les conséquences qui en découlent sont réelles et peuvent causer beaucoup de dégâts ce qui fait que des mesures de réciprocité ne devraient pas être encouragées. Mais face à ce regain de tensions opposant le Mali à la France, et surtout l’escalade verbale qui s’en suit, il serait prématuré de parier à un dénouement rapide de la crise.
Depuis des années, le Mali et la France Nouaient des relations d’amitié si importantes pour la survie des populations des deux peuples. Notamment, en termes des partenariats économique, diplomatique et sécuritaire. En effet, après la rupture constitutionnelle le choix de partenariat des autorités de la transition porté sur la Russie semble précipiter ce divorce sans précédent entre ces deux nations dont l’une des raisons avancées serait due à la mauvaise gestion de la politique extérieure d’Emmanuel Macron envers le Mali. C’est surtout le manque de résultats peu reluisant des forces françaises dans la résolution de la crise sécuritaire dans le nord y compris du centre qui a fait déborder le vase. C’est ainsi que les tenants actuels du pouvoir à Bamako se serviront de cette faiblesse de l’ancienne métropole en vue d’acquérir des soutiens populaires inestimables et à la limite aveugles. Par ailleurs, de simples propos proférés à l’endroit de celle-ci recevaient du coup, de l’adhésion d’une frange importante de la population donnant l’impression à faire oublier des difficultés économiques de l’heure. De même, au-delà des crises à la fois, diplomatique et sécuritaire s’ajouteront des aspects économiques et humanitaires qui risquent de compliquer davantage des relations déjà mises en mal entre le Mali et la France. Comme par réciprocité, le gouvernement malien a, à travers un décret, interdit la semaine dernière, “toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali sur financement ou avec l’aide matériel ou technique de la France y compris dans le domaine humanitaire, ndlr”. Pour rappel, cette mesure d’interdiction fait suite à la suspension de l’aide publique de la France au Mali qui s’est justifiée par la présence des paramilitaires russes Wagner sur le sol malien et cette thèse a été sans ambages, rejetée par la partie malienne. Sans doute, une véritable lutte géostratégique et politique s’instaure à jamais et chaque dissident semble vouloir tirer la ficelle en sa faveur. En ce qui concerne des conséquences dues à ces tensions. D’une part, cette guerre froide qui s’aventure désespérément a plongé le Mali dans une crise économique difficile. Se faisant, la masse salariale du pays souffre, les syndicalistes de tous bords, sont vents debout, pour réclamer l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Et d’autres parts, la France s’inquiète du fait qu’elle en train de perdre son partenaire clé qu’est le Mali au profit de la Russie. Ce qui va durement impacter sa politique déjà défaillante vis-à-vis des pays de l’Europe. En somme, la question d’une éventuelle réconciliation entre les deux pays ne saurait prospérer, bien au contraire la situation ne fait que se corser davantage selon nos constats. Pour tous les grands observateurs de la scène politique malienne les deux Chefs d’États, français et malien semblent loin d’enterrer la hache de guerre.
Yacouba COULIBALY
L’Alternance